Il y a quatre ans, nous dénoncions les chants sexistes des élèves de prépa du lycée Fauriel, mis en scène dans un rituel paillard et étudiant, toujours existant, appelé Bio-Krass. Quatre ans plus tard, un de leurs camarades, interne dans le même lycée, est arrêté avec deux couteaux. Sa cible ? Des femmes. Sa motivation ? Le masculinisme.
Ce n’est pas un hasard. C’est un système. Et il commence ici.
Un climat ancien et toléré
Depuis plusieurs dizaines d’années, au lycée Fauriel à Saint-Étienne, un rituel, se déroulent chaque semaine, dans l’indifférence générale ou plutôt dans une forme d’empathie complice. Tous les jeudis, les étudiants des classes préparatoires se placent sur les rambardes des mezzanines du bâtiment principal et mettent en scène une opposition entre filières, à travers des chants paillards et problématiques, faussement potaches. Des paroles sexistes, homophobes, classistes. Des élèves du lycée pro pris pour cible, des filles notées à voix haute, des insultes répétées, banalisées.
Ce qui devrait provoquer un scandale est ici toléré, parce que ça « fait partie de la tradition ». Mais tradition de quoi ? De qui ? D’un entre-soi viriliste, socialement dominant, qui se croit tout permis parce qu’il est destiné à intégrer demain les écoles « élitistes ».
Septembre 2021 : alerter, se heurter au silence
En septembre 2021, nous avons dénoncé ces pratiques par un collage dans l’établissement et un post sur les réseaux sociaux. À l’époque, les réactions ont été immédiates. D’abord des moqueries et des insultes de la part de certains élèves.
Puis des altercations physiques lors de distributions de tracts devant l’établissement.
Enfin, l’affirmation publique, lors d’un rassemblement devant le lycée en marge d’une manifestation syndicale, de ces mêmes chants sexistes et machistes que nous dénoncions. Rien d’étonnant : quand on est habitué à dominer,…
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