Au Malawi, une victoire de la démocratie… et de la droite évangélique

Le 6 juillet dernier, les 7 millions d’électeurs du Malawi, l’un des pays les plus pauvres du monde, élisaient M. Lazarus Chakwera, 65 ans, à l’occasion de la réorganisation de l’élection présidentielle annulée de mai 2019. Saisie par les partis de l’opposition au nom d’irrégularités constatées dans la tenue du premier scrutin, la Cour constitutionnelle de ce pays d’Afrique australe de 20,5 millions d’habitants, surnommé « The Warm Heart of Africa » (Le cœur chaleureux de l’Afrique) avait invalidé en février 2020 les résultats du vote qui avait vu M. Peter Mutarika, le chef de l’État sortant, l’emporter, avant d’ordonner l’organisation d’un nouveau scrutin.

Saluée comme une « victoire de la démocratie » et « de l’Afrique » par M. Lazarus Chakwera, ce coup de théâtre électoral faisait du Malawi le deuxième pays du continent africain, après le Kenya en 2017, à connaître une invalidation d’élection présidentielle suivie d’un nouveau vote. Mais contrairement à Nairobi, celle du Malawi a permis au challenger de finalement l’emporter. La large victoire de M. Chakwera — plus de 56,8% des suffrages —, survenue après plusieurs mois de tensions post-électorales, est doublement historique car elle replace aussi au pouvoir le parti phare de l’avant et l’après-indépendance de l’ancien Nyassaland, le Malawi Congress Party (Parti du Congrès du Malawi).

Candidat de ce dernier, M. Chakwera s’est asscocié au vice-président sortant, M. Saulos Chilima, au sein de Tonse (« ensemble », en langue Chichewa), une alliance de neuf partis politiques appuyée par la société civile malawite et l’ex-cheffe de l’État Joyce Banda. « Pour l’heure, le pays…

Auteur : Jean-Christophe Servant
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