Au Mexique : le désastre méconnu du projet de Train Maya

Au Mexique, le Train Maya (en espagnol : Tren Maya), fierté de l’administration López Obrador, est un mégaprojet de réseau de chemin de fer qui traversera la Péninsule du Yucatán sur presque 1 500 km. Mais derrière son discours de développement durable se cachent de terribles réalités de déforestation et destruction immense d’habitats et d’expulsions de Mayas et autres peuples autochtones de leurs terres. Plongée au cœur d’un écocide en cours et sous-médiatisé. 

Marie van der Loos est une étudiante belge en droit et politique environnementale en échange au Mexique où elle réalise un stage pour la Global Alliance for the Rights of Nature. Cette ONG organise des « Tribunaux pour les Droits de la Nature ». C’est dans ce cadre que Marie a pu suivre de près le tribunal symbolique qui a jugé le projet Train Maya du 10 au 12 mars au Yucatán. Elle nous en partage, dans cet article, le compte-rendu.

L’envers du décor

Le projet Train Maya est l’un des quatre grands travaux d’infrastructure du gouvernement Lopéz Obrador. Sa construction a été entamée en 2020 et a pour but de se terminer en 2024. Ce train parcourra la distance de 1 500 km entre le Yucatán, les Chiapas, Champeche, Quintana Roo et Tabasco. Il contiendra 19 gares et transportera des passagers et des cargaisons. Dans le discours politique officiel, il a pour but de générer des bénéfices pour tous, de développer la région en reliant ses grandes villes et d’attirer davantage de tourisme de manière durable et propre.

Trajet et stations du Train Maya. Source : Wikicommons.

Derrière ce discours officiel, se cache des réalités bien plus sombres :

– La destruction entière et le rasage complet de jungles, forêts et autres écosystèmes vitaux avec leur faune et flore unique. Les rails fragmenteront des habitats entiers d’espèces déjà en voie de disparition tel que le jaguar par exemple.
– L’endommagement de multiples lieux de vies et de patrimoine bioculturel de communautés mayas et d’autres peuplant la région et vivant en harmonie avec l’environnement depuis des millénaires. Mais également l’élimination ou la division de terrains agraires de multiples paysan·nes, familles et communautés qui vivent de leur milieu naturel.
– La destruction d’un patrimoine culturel énorme sous la forme de ruines mayas, rares découvertes lors du rasage de la jungle. À ce sujet, le Washington Post a écrit un article déchirant avec des images parlantes de ces trésors archéologiques voués à la perte totale.

Une mobilisation venue de…

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Auteur: Victoria Berni