Au Mondial de l'auto, on fait mine d'être écolo

Paris, reportage

« Revolution is on. » Soit : « La révolution est en marche. » Ce n’est pas le cri de ralliement de manifestants en cette période de grèves mais le slogan du Mondial de l’auto 2022, qui a lieu du 17 au 23 octobre. Sur l’affiche s’expose un véhicule au design futuriste recouvert par un voile multicolore. Un voile d’incertitude sur ce que sera la voiture de demain. Pour en savoir plus sur cette « révolution », on est allé (à vélo) au Mondial, au parc expo de Porte de Versailles.

Un immense écran d’affichage circulaire nous accueille. Le Salon de l’auto, qui a lieu tous les deux ans, est devenu le temple de la voiture électrique, véritable mascotte de cette édition 2022. Le marché de l’électrique est effectivement en plein boom : entre janvier et août 2022, les voitures électrifiées (électriques et hybrides rechargeables) représentaient 20,1 % des ventes de voitures en France. Sur la même période, les ventes de voitures 100 % électriques neuves ont représenté 12,2 % des immatriculations.

Las, le 100 % électrique semble autant à la mode que les SUV(41 % des immatriculations (soit 637 000 ventes) en février 2021, contre 9 % en 2011). Il n’en fallait pas plus pour lancer des… SUV électriques. Ces engins de près de deux tonnes ont colonisé le parc expo, formant une armada de SUV classés A : la meilleure note en émission de CO2. On les retrouve notamment chez Dacia, Renault, ou Sérès, dans des coloris « brun terracotta » ou « bleu astral ». Pourquoi ne pas installer la même technologie dans une berline plus légère, demande-t-on à un directeur commercial. La réponse fuse : « Mais mademoiselle, si vous faites déjà zéro émission de CO2, vous ne pourrez pas faire moins de zéro émission de CO2 ! »

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Pourtant, selon une note de l’Ademe d’avril 2022, plus de la moitié des particules fines émises par les véhicules routiers récents ne proviennent plus de l’échappement, mais de l’abrasion des pneus et des freins.

La note cible principalement les véhicules électriques dont la masse est importante du fait de la batterie, ce qui nécessite d’élargir des pneus, et in fine, augmente les émissions de particules fines liées au contact entre les pneus et la chaussée. D’où l’intérêt de diminuer la masse des voitures électriques. Et donc de ne pas produire des SUV.

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Auteur: Scandola Graziani Reporterre