Au Parisien, la SDJ se mobilise pour « protéger l'indépendance de la rédaction »

Un nouvel épisode dans le conflit entre la rédaction du Parisien et sa direction.

« Nous avons vu changer sous nos yeux la ligne éditoriale, ligne qui semble aujourd’hui prendre pour boussole les convictions de notre actionnaire davantage que les attentes de nos lecteurs » : dans un communiqué publié sur X (ex-Twitter) le 5 décembre, la Société des journalistes (SDJ) du Parisien exprime son « inquiétude grandissante ». En question ? Les pratiques et les déclarations de la direction du groupe médiatique de LVMH (Bernard Arnault) :

« C’est l’actionnaire qui valide la ligne parce que s’il paye un journal qui n’a pas la ligne qu’il souhaite, il va arrêter de payer », a assumé Pierre Louette, PDG du groupe Les Echos-Le Parisien, lors d’un entretien début novembre avec des représentants de la SDJ. Celui-ci a par ailleurs annoncé les trois axes qui structurent selon lui la nouvelle ligne éditoriale, « idéologique » et revendiquée comme telle : « pro-institutions », « laïque », et « anti-extrêmes ».

La SDJ dénonce un « positionnement […] qui s’est traduit ces derniers mois par des éditos et des Unes pro-exécutif », et tranche : « la rédaction […] constate et désapprouve cette dérive ».

Ce n’est pas la première fois que la SDJ du Parisien fait part de ses désaccords éditoriaux avec sa direction. En 2021, elle se « désolidarisait » d’un éditorial consacré à Nicolas Sarkozy ; en 2022, elle « s’inquiétait » de la déprogrammation d’une interview de Philippe Martinez et rappelait son « opposition à la publication quotidienne d’un édito qui engage […] l’ensemble d’une rédaction. » ; en mars 2023, elle « s’émouvait » du « traitement éditorial de la réforme des retraites et du mouvement social » et votait une motion de défiance dans la foulée.

Face à l’indifférence de sa direction, la SDJ a décidé de prendre les choses en…

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Auteur: Maxime Friot