Au Pérou, le pétrolier français Perenco veut exploiter des terres indigènes

« Le pétrole reste une aventure », clame le slogan de Perenco. Moins connu que TotalÉnergies, Perrodo Energy Company, alias Perenco, est le deuxième pétrolier français. Sa spécialité : racheter les puits en fin de vie pour en racler les dernières gouttes d’hydrocarbure à moindre coût. Un commerce dans lequel la compagnie s’est taillé une sordide réputation. Comme Nicolas de La Casinière l’a raconté dans Les saboteurs du climat, publié par Le Seuil et Reporterre, Perenco est une des compagnies pétrolières les plus polluantes et les moins respectueuses des populations indigènes.

Au cours des vingt dernières années, la société a été accusée de graves atteintes aux droits humains : menaces, enlèvements de syndicalistes et de militants écologistes, exécutions sommaires via des groupes paramilitaires… Ces actions se doublent de lourdes atteintes à l’environnement, en particulier des fuites d’hydrocarbure. Ces méthodes ont été observées en Colombie, et en République démocratique du Congo, au Gabon, au Guatemala… Et aujourd’hui, au Pérou.

Perenco y détient 50 % du bloc 67 du bassin de Marañón, situé dans le nord-est du pays. Le gisement recèle 200 millions de barils, exploités depuis 2013. « Le plan de développement comprend le forage de près de 200 puits d’architecture déviée et horizontale, à partir de dix-huit plateformes à empreinte minimale et l’extension des installations de traitement, est-il expliqué sur le site web de la compagnie pétrolière. Un pipeline d’exportation enterré pour relier le pipeline existant de Nor Peruano à Andoas, à 200 kilomètres au sud-est du bloc 67, complète cette installation. » Mais ce gisement est situé sur une terre que le gouvernement péruvien est sur le point de sacraliser : des populations indigènes, sans contact avec la société industrialisée, l’habitent. Ces peuples isolés sont particulièrement vulnérables aux maladies et risquent de disparaître au contact d’ouvriers porteurs de virus inconnus de leur système immunitaire.

Perenco nie l’existence de ces peuples

La commission multisectorielle du Pérou sur les Piaci (« peuples indigènes en isolement et contact initial ») a approuvé le 25 juillet l’étude préliminaire de reconnaissance de la réserve indigène de Napo Tigre. Une avancée majeure pour les ONG locales, dont la demande de création de réserve date de 2003. « Avec l’approbation de cette étude, l’existence de peuples autochtones isolés qui habitent ce territoire est…

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Auteur: Moran Kerinec Reporterre