Au procès d'une expédition punitive néo-fasciste à Lyon

Le 11 avril 2018 à Lyon, plusieurs dizaines de fascistes agressaient 5 militants antifascistes à la sortie d’un concert de métal. Ce mardi 13 septembre, soit quatre ans après les faits, deux personnes étaient jugées pour ces « faits de violences » devant le tribunal correctionnel. Un fasciste et un antifasciste. Récit d’audience.

Le 11 avril 2018, vers 21h, cinq amis se retrouvent au bar Rock n’ Eat, dans le Vieux Lyon afin d’assister à un concert de Métal. Au cours de la soirée, ils constatent la présence de plusieurs militants d’extrême droite, appartenant au « Bastion social », groupe éphémère (dissout depuis) qui avait pris la relève du « Groupe Union Défense » (GUD), bien connu pour sa haine des gauchistes, son idéologie allant du nationalisme au néo-nazisme revendiqué et son goût pour le cassage de crânes. Les cinq amis sont des militants antifascistes. S’ensuivent des tensions et des provocations. Et pour cause : la veille, le « Pavillon noir », local du « Bastion social » situé à quelques centaines de mètres du Rock n’Eat, a été muré et tagué par des antifascistes qui ont revendiqué l’action. La tension monte. Le vigile et le gérant du bar refusent de faire sortir les jeunes fascistes. Les cinq amis décident donc de quitter l’endroit. Mais à l’extérieur, une vingtaine de membres du « Bastion social » équipés (ceintures, gants coqués, taser, matraques télescopiques, gazeuses…) les attendent, prévenus par leurs collègues. Une bagarre éclate. Malgré les coups, Antoine parvient à rejoindre sa voiture, poursuivi. Il finit par retourner vers le bar en voiture pour récupérer ses amis et les mettre à l’abri. La vingtaine de fascistes encercle le véhicule, lance des projectiles ; certains montent sur le capot et tentent de briser les vitres pour le faire sortir. C’est finalement l’arrivée d’une patrouille de police qui provoque la fuite des militants d’extrême-droite. Antoine est interpellé par les agents, ainsi que certains jeunes néo-fascistes. Au poste, il est de nouveau frappé, mais cette fois par plusieurs policiers. Bilan : un nez cassé, en plus des séquelles de la précédente échauffourée, et une plainte d’un des policiers qui prétend qu’Antoine se serait « jeté sur lui ». Une instruction est ouverte et le jeune homme échappe de peu au placement en détention. Quatre ans après cette soirée, et au terme d’une enquête qui n’a pratiquement apporté aucun élément nouveau, le procès s’est enfin tenu,…

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Auteur: lundimatin