« Ni la sécurité physique ni la sécurité psychique des victimes ne sont assurées dans les procès si l’on n’y veille pas. » C’est pourquoi le Collectif féministe contre le viol (CFCV), présidé par Emmanuelle Piet, travaille sans relâche pour préparer, soutenir et accompagner les victimes de viol ou de violences sexuelles aux audiences judiciaires. La médecin de protection maternelle et infantile, et gynécologue, décrit les défis auxquels celles-ci sont confrontées au cours des procédures, ainsi que les efforts déployés pour les aider. « En plus de devoir revivre le traumatisme de l’agression en présence du présumé innocent, elles sont fréquemment isolées et exposées », explique Emmanuelle Piet.
Durant les pauses, l’accusé peut être là, à attendre ou à regarder étrangement.
I. Steyer
Lors de certaines comparutions, l’accusé arrive librement. La victime peut alors « se retrouver à l’entrée du tribunal, dans la file d’attente, avec le prévenu » et sera en « confrontation permanente avec lui dans le palais de justice ». Isabelle Steyer, avocate de renom qui défend depuis trente ans les femmes battues, harcelées et violées, ne laisse jamais sa cliente seule. Avant de pénétrer dans le tribunal, elle retrouve la plaignante au café du coin pour entrer avec elle, et l’accompagne ensuite dans tous ses déplacements. « Même pour aller aux toilettes, car, durant les pauses, l’accusé peut être là, à attendre ou à regarder étrangement. C’est vraiment inquiétant. »
Présence et bienveillance
Mais le danger peut aller plus loin, à tel point que le CFCV fait parfois appel à des services de sécurité privés. « Les victimes peuvent être menacées ou intimidées. » Emmanuelle Piet prend l’exemple d’un triple procès pour viol en réunion. « Dans la salle, il n’y avait que des copains des trois…
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Auteur: Maxime Sirvins