Au « Puy du Fou provençal », le bonheur du touriste ne fait pas celui de la nature

La Barben (Bouches-du-Rhône), reportage

Dans l’air encore agréable de ce matin d’été, depuis le plateau calcaire qui le surplombe, le château de La Barben (Bouches-du-Rhône) semble plongé dans un havre de quiétude. Cette garrigue entre Aix et Salon-de-Provence est encore préservée et en partie classée en zone Natura 2000. Le château, ancré sur son éperon rocheux depuis un millénaire, ce qui lui vaut d’être considéré comme le plus ancien château de Provence encore debout, domine le petit fleuve côtier de la Touloubre. Fin 2019, Vianney d’Alançon, un entrepreneur lyonnais de 35 ans, est devenu le propriétaire de ce site, qui abrite des œuvres du peintre aixois François Marius Granet et un jardin à la française attribué à André Le Nôtre.

Le calme s’évapore à l’ombre des grands arbres qui rafraîchissent la route départementale desservant le château. Sur les rives de la Touloubre, mercredi 23 juin, Reporterre assiste au spectacle d’un chantier animé, avant l’ouverture du parc qui a eu lieu le 1er juillet. Des ouvriers s’activent pour maçonner un mur de pierre ; des camions venus livrer toute sorte de matériel se croisent difficilement sur l’étroite départementale ; des engins de chantier entravent la circulation ; au milieu, randonneurs et cyclistes ne traînent pas. « On vit dans le bruit et la poussière constamment, ça commence à devenir très compliqué », témoigne une voisine. « C’est comme ça 7 jours sur 7, dès 6 heures du matin et jusqu’à tard le soir depuis des semaines », souffle Marc, un riverain, membre de l’association Bien vivre à La Barben et ses environs.

Le château de La Barben vu depuis la base de vie du chantier du parc Rocher Mistral. © Sébastien Aublanc/Reporterre

« Poumon de la faune et de la flore » ou écoblanchiment ?

Le nouveau châtelain développe ici un imposant parc de loisirs à thème historique, baptisé Rocher Mistral en l’honneur du poète Frédéric Mistral et du vent maître de Provence. Avec ses spectacles en forme de fresques historiques à la manière du Puy du Fou, l’initiative résonne comme une entreprise d’écriture conservatrice de l’histoire, comme l’a raconté le site d’investigation marseillais Marsactu. Les leaders de la droite locale soutiennent l’initiative, en raison des emplois promis : 200 directs et autant d’indirects, selon Vianney d’Alançon. Mais aussi beaucoup de bénévoles, à l’instar du célèbre parc vendéen.

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Auteur: Pierre Isnard-Dupuy, Sébastien Aublanc Reporterre