QG des Écologistes, Xᵉ arrondissement de Paris (Île-de-France), reportage
« On monte le son ? Chut, chut. » Au QG des Écologistes, une salle aux lumières blafardes située près de la Gare du Nord, dans le Xᵉ arrondissement de Paris, le sénateur Yannick Jadot sent poindre un nouveau tournant dans une soirée déjà pénible. Il est 21 heures, le dimanche 9 juin. À ce moment, Europe Écologie-Les Verts vient d’essuyer un lourd revers aux élections européennes. Le parti a atteint 5,5 % des voix, très loin des 13 % de 2019. Il n’enverra que cinq eurodéputés au Parlement européen. L’extrême droite a atteint des sommets — 5,5 % également pour Reconquête !, 31,5 % pour le RN. Les militants sont groggy. Ils s’étreignent, se réconfortent. Certains fondent en larmes.
Yannick Jadot, lui, guette l’écran qui diffuse, en direct, la chaîne FranceInfo. Mais la connexion est intermittente et « raaaah », il s’agace et doublonne avec son téléphone, qu’il rapproche de son oreille. Le président français, Emmanuel Macron, vient d’annoncer la dissolution de l’Assemblée nationale et l’organisation d’élections législatives anticipées. « Sérieux ? Mais ce n’est pas possible de faire ça ! » réagit-il. Tout autour, la stupéfaction danse dans les regards. « Olala, mais il est taré ce mec ! » s’exclame un militant. « Donc on repart en campagne ? C’est ça là ? » lâche une autre.
C’est tout chaud, alors les journalistes rappliquent illico. Les caméras se braquent sur le sénateur, les bras se frayent des chemins improbables pour lui tendre une forêt de micros. « Après avoir validé les idées de l’extrême droite pendant sept ans, le président prend le risque de lui offrir la majorité dans l’hémicycle en un coup de dé », déclare l’ancien candidat à l’élection présidentielle, qui appelle sans détour à l’union des forces de gauche. Quelques minutes après,…
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Auteur: Alexandre-Reza Kokabi, NnoMan Cadoret