Au Québec, comme ailleurs au Canada, les programmes d’assistance sociale sont des « trappes à pauvreté »

Le gouvernement du Québec est actuellement en train de mener des consultations dans le but de renouveler son plan de lutte à la pauvreté.

La ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Chantal Rouleau, a également annoncé son intention de moderniser la Loi sur l’aide aux personnes et aux familles, dont sont issus les programmes d’assistance sociale dans la province.

Puisqu’il pourrait y avoir une opportunité de revoir et de bonifier ces programmes au Québec, j’ai cherché à mieux comprendre la situation des personnes qui en sont prestataires, en particulier les personnes en situation de handicap. Pourquoi ? Parce qu’elles vivent davantage dans la pauvreté, ont moins accès au marché du travail que le reste de la population et qu’elles représentent la majorité des prestataires de certains programmes au Québec.

L’hiver dernier, dans le cadre de mes études doctorales en travail social, j’ai réalisé des entrevues avec des représentants d’organisations impliquées dans la lutte à la pauvreté et dans la défense des droits des personnes en situation de handicap au niveau provincial. Cet article rapporte leurs paroles : toutes les citations entre guillemets sont tirées de ces entrevues.

Des programmes d’assistance sociale insuffisants pour sortir de la pauvreté

En matière d’assistance sociale, le Québec n’est pas différent des autres provinces. En d’autres termes, ses programmes sont insuffisants pour sortir de la pauvreté.

En 2023, aucun des trois programmes d’assistance sociale ne permet d’atteindre la mesure du panier de consommation (MPC), l’indicateur officiel du seuil de pauvreté au Canada, et encore moins la mesure du « revenu viable » calculée par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS). À titre d’exemple, selon l’IRIS, l’aide sociale couvrait 47 % de la MPC pour un adulte seul à Montréal, la solidarité sociale 69 % et le revenu de…

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Auteur: Samuel Ragot, PhD student – étudiant au doctorat, McGill University