Au Royaume-Uni, le mouvement social ne désarme pas

Le mouvement de grève pour la hausse des salaires commencé en juin 2022 au Royaume-Uni s’est poursuivi et a continué de s’étendre au cours des dernier mois, en ciblant plus directement les choix budgétaires du pouvoir.

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La crise inflationniste reste le problème central : l’inflation était encore à 10,7 pour cent en décembre (en léger recul après avoir atteint 11,1 pour cent), et à 14 pour cent -en recul de 0,2 % – si l’on intègre les fluctuations des taux d’emprunts immobiliers. Cependant, deux données sont venues infléchir le contexte des luttes et revendications en cours : l’entrée en récession et les annonces budgétaires faites à la mi-novembre par le ministre des Finances, Jeremy Hunt.

Entrée en récession

Après une phase de contraction importante au cours du troisième trimestre 2022 (-0,2 % entre juillet et septembre, et -0.6 % en septembre), l’économie du Royaume-Uni est entrée en récession au dernier trimestre de l’année écoulée. Un tel développement, anticipé depuis mai, est une conséquence directe de la baisse de la consommation des ménages (inflation et hausse des taux d’intérêt) qui touche le secteur des produits manufacturés en particulier. L’économie du R-U est maintenant en repli de 0,4 pour cent par rapport à son niveau de 2019.

Les difficultés économiques ne se limitent certes pas au R-U, dont la situation reste toutefois singulière. Cet État est le seul du G7 à avoir connu un recul de son économie au troisième trimestre quand celles de l’Allemagne, de la France ou de l’Italie étaient en croissance de 0,2 ou 0,5 pour cent sur la même période. Il est maintenant le premier à entrer en récession. Si cette même perspective se profile ailleurs, c’est au R-U qu’elle devrait être la plus durable : jusqu’à deux ans, selon la Banque d’Angleterre, soit, la plus longue phase récessive qu’aura connu le R-U depuis la seconde guerre mondiale. Une importante remontée du chômage est attendue, sur fond d’inflation toujours élevée, bien qu’en recul (aux alentours de 7 pour cent).

Austérité toujours recommencée

Les annonces budgétaires faites le 17 novembre se sont trouvées coïncider avec ce moment de basculement de l’économie du Royaume-Uni. Sur certains points, elles ont pu sembler apporter un début de réponse. On pense notamment à l’indexation attendue des minima sur l’inflation à partir d’avril 2023, à l’augmentation de 2,3 milliards du budget de l’école, et de 3,3 milliards pour le service national de santé (par…

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Auteur: redaction