Au sein d'EDF, certains agents estiment que le « nouveau » réacteur EPR ne tournera « jamais »

« Nous allons, pour la première fois depuis des décennies, relancer la construction de réacteurs nucléaires dans notre pays », annonçait Emmanuel Macron lors de son allocution du 9 novembre. Ce sera l’un des thèmes qui opposeront les candidats à la présidentielle : bâtir ou non de nouveaux réacteurs, et lesquels ? Le dernier modèle français, à savoir l’EPR, enchaîne les déboires depuis quinze ans. Pour le moment, il n’en existe que deux en fonctionnement dans le monde, à Taishan, dans le sud-est de la Chine. Quatre autres réacteurs de ce type sont en construction : un à Flamanville en France, un autre à Olkiluoto en Finlande et deux à Hinkley Point au Royaume-Uni. Les États-Unis, l’Inde et les Émirats arabes unis – un temps intéressés – n’ont finalement jamais passé commande pour aucun EPR. D’autres tentatives d’exportation ont avorté en Afrique du Sud et au Vietnam.

16 ans de chantier et toujours pas d’électricité

L’EPR est à l’origine un projet franco-allemand, conçu dès 1989 par Framatome d’un côté et Siemens de l’autre. Baptisé « European Pressurized Water Reactor », ce nouveau réacteur doit répondre à des exigences accrues de sûreté suite aux accidents de Three Mile Island, aux États-Unis, en 1979, et de Tchernobyl, en Ukraine, en 1986. Il doit aussi être plus puissant que ses prédécesseurs : 1650 MW contre 1450 MW pour les plus gros réacteurs actuellement en fonctionnement. En 1998, l’Allemagne décide de quitter ce projet. La France se retrouve donc seule à la barre de l’EPR, acronyme qui signifie désormais « Evolutionary Pressurized Reactor ». Seule, mais désunie. Car Areva et EDF construisent chacun leur prototype. En Finlande pour Areva, qui a vendu un EPR à l’électricien TVO en 2003. En Normandie, à Flamanville pour EDF, dont le projet a été approuvé par le gouvernement (dirigé à l’époque par Jean-Pierre Raffarin) en 2004.

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En Finlande, où le chantier a débuté en septembre 2005, la mise en service était prévue quatre ans plus tard, à peine : le réacteur était censé fonctionner à la mi-2009. Mais divers imprévus sont venus entraver cet optimiste calendrier. Aux problèmes de fabrication – notamment dans le coulage du béton –…

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Auteur: Nolwenn Weiler