Audience Assange. Mon Dieu, ça n'en finit pas ! — Craig MURRAY

L’impression de vivre un cauchemar qui revient sans cesse…Me voilà une fois de plus dans le tristement malnommé “train du dormeur”, direction Londres et les cours royales de justice pour entendre un nouveau jugement.

Julian n’est pas présent au tribunal et n’est pas en bonne santé ; Stella (sa femme) se bat, mais se bat aussi pour préserver sa santé ; Gareth Peirce (une de ses avocats) est toujours aussi calme et déterminée ; mes amis de Wikileaks rassemblent ressources juridiques et médiatiques en restant résolus et de bonne humeur.

Le Lord Chief Justice d’Angleterre et du Pays de Galles, Ian Duncan Burnett, est exactement le genre d’homme qu’on choisirait pour ce rôle dans un opéra comique. Costaud, avec un large visage ouvert couronné de cheveux blancs, il respire la solidité, la bonhommie et l’autorité naturelle. On s’attend à ce qu’il prononce son jugement, puis se rende chez Simpson pour déguster quelques tranches épaisses d’aloyau rôti et un verre de Bordeaux. Cette remarque n’est pas une critique dans ma bouche, j’aurai choisi le meme menu.

Le Lord Chief Justice n’a pas seulement son propre bureau, il n’a pas seulement le plus beau costume pourpre ridicule qu’on puisse imaginer, il a aussi son propre tribunal. Et quelle cour ! Des hectares de bois poli, plus grands que certains théâtres ; des galeries et des étages, des murs à tous les niveaux tapissés de milliers et de milliers de livres de droit, aux reliures magnifiques, enfermés derrière des portes vitrées que je soupçonne fortement de n’être ouvertes que pour y ajouter un autre livre destiné à passer sa vie là-dedans sans être visité, sans possibilité de libération conditionnelle.

Le Lord Chief Justice occupe un banc surélevé, de sorte qu’il faut lever la tete pour le voir ; une construction faite de plusieurs tonnes d’acajou, qu’on verrait bien garnie de palmiers en pot, avec des serveurs moustachus en étroites vestes blanches, entrant et sortant de ses divers escaliers et entrées en portant des plateaux d’argent, et abritant un quatuor à cordes dans un coin. La rumeur veut qu’il y ait de fait un quatuor à cordes dans un coin, qui essaie d’en partir depuis 1852.

Le Lord Chief Justice se matérialise soudainement sortant de la porte située derrière son banc, de sorte qu’il n’a pas besoin d’escalader l’acajou au risque de trébucher dans ses draperies de velours écarlate. J’aime à imaginer qu’il a été élevé au niveau requis, avec dans les coulisses un système de…

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Auteur: Craig MURRAY Le grand soir