Auprès des ouvrières de Douarnenez, cent ans après une grève historique

La grève des sardinières de Douarnenez, en 1924, est restée dans les mémoires. Victorieuse, leur lutte est aujourd’hui un symbole des mobilisations ouvrières féminines. Cent ans après, on continue de travailler la sardine dans les zones industrielles de ce petit port finistérien. L’étripage et l’emboîtage sont encore largement réalisés à la main et ce sont toujours des femmes qui s’y collent. Des femmes du coin en fin de carrière, de jeunes intérimaires et, surtout, des « petites mains » exilées.

Toutes soumises à une tâche ingrate et harassante, à l’injonction au rendement. Face à la dureté du labeur, au manque de considération, à la menace de l’automatisation, des solidarités se nouent et la lutte syndicale retrouve un peu de vigueur après plusieurs années d’apathie. Assez pour provoquer la révolte ? La mémoire des luttes n’a de sens qu’à condition de servir les combats d’aujourd’hui.

C’est ce que voudrait rappeler le livre, Écoutez gronder leur colère – Les héritières des Penn sardin de Douarnenez, publié ce mois-ci aux éditions Libertalia. Tiphaine Guéret, journaliste indépendante au mensuel CQFD, à la revue Panthère Première et à Basta!, y revient sur ce qui lient les luttes d’alors à celles d’aujourd’hui. Bonnes feuilles.

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Douarnenez, un matin ensoleillé de janvier. La silhouette d’une grue se dessine derrière l’église du Sacré-Coeur, solide monument néogothique dressé au sommet du vieux centre, presque au bout de la rue principale. C’est ici que débouchent les automobilistes arrivant du nord, quelques minutes après avoir passé le panneau « Douarnenez » et laissé sur leur droite la plage du Ris, large étendue de sable qui annonce l’entrée dans la cité portuaire.

Une poignée de rues après l’église, au milieu d’un petit quartier résidentiel, l’impasse Giocondi. Tout…

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Auteur: Tiphaine Guéret