Aurélie Trouvé : « Nous avons l'alternative à l'extrême droite et à la droite des riches »

Aurélie Trouvé est chercheuse et porte-parole de l’association Attac, qui fait partie du collectif Plus jamais ça, créé début 2020. Le collectif rassemble des syndicats, des associations écologistes et des organisations de solidarité.


Reporterre — Pourquoi avez-vous manifesté hier, à Paris, pour le climat ?

Aurélie Trouvé — Avec le collectif Plus jamais ça et des centaines d’autres organisations, nous voulions dénoncer la faiblesse de la loi Climat et le fait qu’elle ait été vidée de toute ambition écologique. En réalité, seules 10 % des propositions de la Convention citoyenne ont été reprises par Emmanuel Macron. Dans le texte de loi, aucune mesure concrète ne s’attaque au défi climatique ou aux intérêts des multinationales polluantes. Le gouvernement continue sa politique en faveur des plus riches et sert son électorat de droite à un an de la présidentielle. Il est complètement irresponsable d’un point de vue écologique et cette manifestation avait pour but de le faire apparaître clairement.

Plusieurs syndicats de travailleurs ont rejoint l’appel à manifester, est-ce inédit ?

En effet, la FSU, la Confédération paysanne, Solidaires et la CGT étaient présents dans le cortège. Depuis la révolte des Gilets jaunes, l’urgence écologique et l’urgence sociale ne s’opposent plus. On sait qu’il faut s’attaquer aux deux, dans un même élan. Au sein du collectif Plus jamais ça, on promeut la création de millions d’emplois dans la transition écologique et dans les services publics. On défend cette idée dans la rue, ensemble. On vient d’ailleurs de remporter une victoire symbolique en faveur de l’usine de papier recyclé de la Chapelle Darblay. La semaine dernière, avec les syndicats, on a occupé Bercy pendant une journée jusqu’à ce que le gouvernement s’engage à ne pas laisser cette entreprise fermer. Le coup de pression a fait avancer la situation. Quand on arrive à s’allier sur des sujets concrets, les organisations environnementales et les syndicats peuvent remporter de grandes batailles.

« Être dans la rue et occuper l’espace public comptent énormément dans le rapport de force », estime Aurélie Trouvé.

On a aussi parfois l’impression que le gouvernement s’en contrefiche. Hier Le Journal du dimanche affirmait qu’Emmanuel Macron renonçait à l’idée d’un référendum sur le climat alors que 115 000 personnes manifestaient dans la rue au même moment. À quoi sert-il encore de manifester ?

Le problème est que si on ne fait rien,…

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Auteur: Gaspard d’Allens (Reporterre) Reporterre