Aurélien Barrau refroidit l’Université d’été du MEDEF.

« Tant que vous nommerez « croissance » le fait de raser un espace gorgé de vie pour le remplacer par un espace commercial, nous n’aurons pas commencé à réfléchir sérieusement ». Le physicien et militant écologiste Aurélien Barrau vient de refroidir l’ambiance de l’Université d’été du Medef, rappelant à chaque occasion l’ampleur du défi environnemental, n’hésitant pas à mettre le monde de l’entreprise face à ses contradictions

« Nous ne sommes pas la solution, nous sommes … le problème ! » Le message percutant d’Aurélien Barrau a reçu des applaudissements clairsemés mais reste à savoir jusqu’où il a provoqué un grand chambardement des esprits, générateur de transformations des modes de production et de consommation à la hauteur des risques. Une claque de 5mn et 32  » …

https://www.youtube.com/watch?v=HU0w4A0D9G4

Christophe Béchu, le ministre de la transition écologique qui était invité sur le même plateau au MEDEF, a semblé troublé. Il a évoqué les virages à 360 degrés qui seraient nécessaires. On lui a aussitôt rappelé que cela consistait à faire du sur place !

https://www.youtube.com/watch?v=LX0sIOCHRbo

Aurélien Barrau : « Soyons sérieux. Je crois qu’il est temps de faire preuve d’un peu de dignité et de reconnaître notre échec civilisationnel. Soyons explicites, je crois qu’il est aujourd’hui indispensable de penser un peu hors de l’ordre, même au sein du Medef. Prenons quelques exemples triviaux pour finir, quelques exemples que je choisis comme étant extrêmement simples. Tant que, par exemple, vous nommerez, vous autres chefs d’entreprise, «  croissance  » le fait de raser un espace gorgé de vie pour le remplacer par une plateforme commerciale, fût-elle neutre en carbone, nous n’aurons pas commencé à réfléchir sérieusement. »

« Nous laissons d’ores et déjà 700 000 êtres humains mourir chaque année en Europe »

Aurélien Barrau : « Je crois qu’il faut être un peu conséquent. Nous ne sommes déjà plus dans une crainte quant à l’avenir, nous sommes dans un constat quant au passé. Nous avons d’ores et déjà éradiqué plus de la moitié des arbres, des insectes, des poissons d’eau douce, des mammifères sauvages. Nous laissons d’ores et déjà 700 000 êtres humains mourir chaque année de la pollution en Europe. Si, même face à cette évidence, nous ne voyons pas la nécessité d’une refonte axiologique et ontologique drastique, c’est que nous faisons preuve…

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Auteur: Claude Morizur