« Épicerie envahie » et « salarié agressé » en marge de la manifestation de soutien aux Lentillères : la maire de Dijon et les commentateurs ont rivalisé d’imagination pour passer à côté de ce qui s’est réellement passé samedi 31 mai après-midi rue Chabot Charny.
Samedi 31 mai, plusieurs centaines de personnes retournent en cortège au quartier libre des Lentillères, après le beau rassemblement qui s’est tenu place de la Libération pour les 15 ans de l’occupation. Sur le chemin, une enseigne « Carrefour express » est ouverte, rue Chabot Charny.
Carrefour vend ses produits dans les colonies en Palestine
Cette enseigne va être symboliquement attaquée par quelques personnes, rappelant la campagne de boycott contre Carrefour qui bat son plein dans le monde entier parce qu’elle vent ses produits dans les colonies israéliennes en Palestine. Pour comprendre l’ambiance, revenons deux jours avant, le mercredi 28 mai.
C’est l’Assemblée générale annuelle des actionnaires du groupe Carrefour, et son président Alexandre Bompard a tout organisé pour être tranquille : les syndicats et les petits actionnaires sont relégués dans une autre salle, ne pouvant communiquer avec le boss que par visioconférence. Dehors, la police veille et empêche toute intrusion, sortant carrément la brigade montée, comme le raconte Challenges qui décrit un siège « bunkérisé ». Selon l’AFP, un syndicaliste CGT l’interpelle sur la présence de Carrefour dans les territoires occupés de Cisjordanie, pendant qu’un génocide est en cours (qualifié comme tel par le conseil des droits de l’homme des Nations Unies, Amnesty international, Médecins sans frontières, Human right watch, la FIDH, …). Bompard, toute honte bue, botte en touche et prétend qu’il n’y aurait « jamais de magasins Carrefour dans un territoire occupé ». Sauf que la chaîne Yenot Bitan vend bien les produits Carrefour dans les colonies israéliennes…
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