Accusations d’antisémitisme, saisie de la justice pour des slogans féministes : ce 8 mars 2024 ne se sera pas passé comme les autres. Paradoxalement, on peut le lire comme un signe de sa force. Avec la lutte contre les féminicides en Amérique latine, #MeToo qui continue, l’obtention du droit à l’avortement dans de nombreux pays, une nouvelle vague féministe bat son plein : c’est pourquoi son positionnement est d’importance.
Or toute l’histoire du mouvement féministe français a été marquée par un profond internationalisme et anticolonialisme : les militantes des années 1970 qui ont lutté pour le droit à l’avortement avaient souvent commencé à militer contre la guerre d’Algérie et la guerre au Vietnam. Cette tradition a perduré, ce qui fait qu’aujourd’hui le mouvement féministe analyse majoritairement la situation en Palestine comme une situation coloniale et s’oppose au génocide en cours. Cette position va à contre-courant du discours politique dominant aujourd’hui en France, et c’est pourquoi on essaye de la discréditer et de la faire taire.
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Cela explique également le degré de répression incroyable qui s’abat sur ce mouvement. Aurore Bergé a menacé de couper les subventions des associations féministes qui auraient tenu des « propos ambigus » sur le 7 octobre, sans toutefois en trouver le moindre après un mois de ce qu’on imagine être d’actives recherches. Encore plus inquiétant, Gérald Darmanin, qui ne pourra jamais se targuer d’être un grand féministe, vu son passé d’extrême droite et l’accusation de viol dont il a été l’objet, saisit la justice pour un slogan prononcé dans…
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Auteur: Aurore Koechlin