Depuis décembre 2021, l’Autriche est dirigée par un gouvernement de coalition regroupant les conservateurs de l’ÖVP et les écologistes, avec à sa tête le chancelier (premier ministre) Karl Nehammer (ÖVP). Mais les élections générales qui se tiendront dans un an pourraient bien favoriser le parti d’extrême droite FPÖ, lequel a participé à plusieurs coalitions gouvernementales au cours des 25 dernières années.
Après plusieurs années difficiles, cette formation, qui avait défrayé la chronique au début des années 2000 sous la férule du charismatique Jörg Haïder, vient en effet d’obtenir un score très encourageant lors des élections régionales du Land de Niederösterreich (Basse-Autriche), le plus étendu des États fédérés du pays et le deuxième plus peuplé après celui de Vienne : avec près de 24 % des suffrages, soit 9,43 points de plus que lors des élections de 2018, le FPÖ s’est hissé au deuxième rang derrière l’ÖVP (39,93 %) mais devant les sociaux-démocrates du SPÖ (20,65 %).
Aujourd’hui dirigé par Herbert Kickl, ancien ministre de l’Intérieur (2017-2019), le FPÖ ambitionne désormais de ne plus seulement être un « junior partner » de la coalition gouvernementale, mais de remporter les prochaines élections et de placer son chef au poste de chancelier, celui-ci exerçant la réalité du pouvoir exécutif dans le pays.
Une courte traversée du désert
Depuis l’Affaire Ibiza, qui lui avait coûté sa place au gouvernement en 2019, on pensait le FPÖ moribond. Une vidéo tournée en cachette en 2017 dans l’île espagnole avait montré Heinz-Christian Strache, alors chef du parti et vice-chancelier, se disant prêt, lors d’une conversation avec une interlocutrice russe, à aligner sa formation sur les intérêts de Moscou en échange de financement. Dans la foulée, Strache avait démissionné, mais le chancelier de l’époque, Sebastian Kürz, avait également limogé Herbert Kickl, ministre de l’Intérieur, entraînant le départ du FPÖ du gouvernement.
Le résultat enregistré en Basse-Autriche démontre que le parti demeure une force politique de premier plan dans le pays.
Si ce scrutin a été marqué par le regain du FPÖ, il convient également de noter que l’ÖVP a nettement reculé, perdant une partie significative de ses électeurs précisément au profit…
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Auteur: Benjamin Rojtman-Guiraud, Doctorant en Science politique, Université de Lorraine