Aux désemparés, aux désespérés, aux laissés-pour-compte.

Ces derniers mois et ces dernières semaines, nous avons très peu abordé, dans les pages de lundimatin, la question de l’élection présidentielle à venir et désormais en cours. A vrai dire, ce choix éditorial tacite était moins affaire de conviction ou de dégoût personnel que de désemparement. Qu’y a-t-il à dévoiler lorsque tout se présente déjà à nu ? Que reste-t-il à dire ou écrire lorsque les mensonges les plus lamentables exposent fièrement leur vérité ? Que vaut une énième analyse politique lorsque tout l’espace public et médiatique est déjà saturé de cette ultime expression de l’impuissance : le commentaire. Il reste bien ce petit quelque chose : le calcul du moindre mal, la raison du moins fort, l’isolement de l’isoloir, la responsabilité, la culpabilité, le sermon. Bon. A toutes fins utiles, nous pouvons recommencer par ce en quoi nous croyons vraiment, en l’occurence qu’à tout cela et dans le fond, nous n’y croyons plus. À la suite du rafraîchissant Démouchecrassie, D. Mythe nous a transmis ce texte en guise de rappel.

Nous débarrasserons-nous de nos illusions fatiguées ?
Depuis longtemps, le système électif produit ce que la politique démocratriche fabrique de pire : des pouvoirs solitaires reposant sur des arithmétiques risibles. De septennats en quinquennats, nous ne cessons de nous étonner de la constance quasi invincible avec laquelle le pouvoir est conservé dans les mêmes mains et, en dépit de ça, nous succombons avec la même persévérance aux sirènes de la révolution par les urnes. Notre étonnement a sérieusement de quoi étonner. Que faudrait-il de plus pour que nous apercevions la supercherie quand elle s’offre presqu’en plein jour ? Ils ont tout. Les radios publiques et la plupart des radios privées, les télévisions et une grande partie de la presse auto-censurée, les instituts de sondages qui décident des candidats « sérieux », les institutions politiques qui les portent au pouvoir et les y confortent, des budgets de campagnes électorales insolents, aussi le monopole de la violence légale lorsque les choses commencent à déraper, et même des candidats fantoches qui au passage s’en mettent plein les fouilles en déboussolant les grandes orientations du débat. Également, ne l’oublions surtout pas, cet infâme droit si peu démocratique que le prince s’arroge de ne pas descendre dans l’arène pour débattre et défendre son bilan quinquennal parce qu’il devine que le temps tourne à la mauvaise pluie.

Alors, par quel miracle pourrait-il sortir quelque chose…

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Auteur: lundimatin