Fruit des enquêtes militantes de l’autrice, Des îles raconte des itinéraires de migrants et le combat de leurs proches pour retrouver les corps et les traces de ceux, si nombreux, que la politique européenne des frontières a voués à la mort. « Comment meurt-on ? », écrit M. Cosnay. « En faisant beaucoup d’histoires. La vie des morts est un récit sans fin. »
L’écrivaine Marie Cosnay est l’invitée de Julien Théry pour ce nouvel épisode d’OSAP (On S’Autorise à Penser). Le troisième tome d’une trilogie de M. Cosnay parue aux éditions de L’Ogre, Des îles, vient de paraître, sous-titré Mer d’Alborán, 2023 (après le premier volume, Lesbos 2020 – Canaries 2021, et le deuxième, Îles des faisans 2021 – 2022).
La mer d’Alborán, c’est la partie occidentale de la Méditerranées, entre l’Espagne d’un côté, le Maroc et l’Algérie de l’autre, des îles Baléares au détroit de Gibraltar. Des migrants y meurent en masse depuis des années en tentant de rejoindre une Europe jalouse de ses privilèges.
Fruit des enquêtes militantes de l’autrice, Des îles raconte des itinéraires de migrants et le combat de leurs proches pour retrouver les corps et les traces de ceux, si nombreux, que la politique européenne des frontières a conduit à la mort. Des récits tragiques et pourtant plein de vie et d’espoir, que M. Cosnay croise avec ceux d’autres migrants en d’autres temps, d’autres traversées, passées, de la mer d’Alborán : celles des Morisques, ces juifs convertis au christianisme chassés par les persécutions catholiques au début du XVIIe siècle, et celles des Républicains espagnols chassés par le fascisme franquiste.
« Comment meurt-on ? », écrit M. Cosnay. « En faisant beaucoup d’histoires. La vie des morts est un récit sans fin. Les vivants ne font pas le poids, même quand ils font tout pour se faire remarquer. Le silence et l’invisibilité sont des leurres. La mer d’Alborán, l’entre deux mers, selon son nom…
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Auteur: Le Média
