Aux frontières de Paris, apprendre de la Zone et de ses conflits

Après les émeutes urbaines de fin juin-début juillet 2023, le Conseil de la Métropole du Grand Paris a adopté une résolution qui doit « permettre aux quartiers en difficulté de retrouver une dynamique positive de développement ».

Cette résolution fait partie des 12 orientations du Schéma de cohérence territoriale – le SCoT –, voté le 13 juillet 2023 avec pour ambition de constituer « la colonne vertébrale de la Métropole pour les 15 années à venir ».

Comment cette nouvelle dynamique est-elle censée se réaliser au niveau des « quartiers en difficulté » ? Par un plan d’urbanisme surplombant et un ensemble de décisions politiques qui, depuis les hauteurs de l’expertise, se projetteraient au sol des banlieues ? Après le rappeur Médine et ses différents collectifs qui ont scandé « c’est nous le Grand Paris », les juristes Xavier Matharan et Serge Pugeault ont exprimé autrement leur volonté d’élargir le droit de participer pleinement à la ville. Aussi viennent-ils d’en appeler à la formation d’une assemblée constituante pour réussir « le pari du Grand Paris » ; une réussite qui suppose d’inviter toutes les catégories de la population – dont celles des banlieues – à prendre part aux décisions.

Médine, Le Grand Paris 2.

Les recherches que j’ai menées seul et avec d’autres collègues m’ont appris que ces questions comme ces confrontations entre centre-ville et périphéries ont toutes un point de jonction qui mène à l’histoire largement oubliée de la « Zone ». Si cette dernière ne doit pas être confondue avec la banlieue, son histoire n’en reste pas moins celle des frontières urbaines et des conflits autour d’un droit à la ville dénié aux marginalisés. Hier comme aujourd’hui, ils restent le plus souvent mis au ban d’un projet métropolitain qui les traite…

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Auteur: Jérôme Beauchez, Sociologue et anthropologue, Université de Strasbourg