Aux masques citoyens. Stigmate, uniforme et panoplie.

Les différents ordres du monde médical s »affrontent actuellement à l’ordre de la grande distribution dans le grand désordre de la mise à disposition de stocks de masques que l’on annonçait hier manquants et que l’on découvre aujourd’hui surabondants. Il y en aurait 400 millions en vente en grandes surfaces de contamination, et dès ce lundi 4 mai. 400 millions. Alors que l’on bricole toujours avec le manque pour beaucoup trop de soignants.

Ordres et contre-ordres.

Ordre des médecins, des sage-femmes, des infirmiers, des chirurgiens-dentistes, des kinés, des podologues, des pharmaciens. Sept ordres au total. La consternation alliée au dégoût. Les mots sont forts.

En face de ces sept ordres, dont le premier, on trouve la Fédération du commerce. On se croirait dans Star Wars. Mais c’est plutôt Mask Wars. Et que dit-elle la Fédération ?

Qu’y comprendre ? Et qui croire ? Donc il n’y aurait pas 400 millions de masques vendus dès lundi mais 400 millions de masques commandés et livrés progressivement ? J’ai bon ? Alors il suffirait juste de savoir combien de stocks à date du 4 mai sont effectivement disponibles à la vente en grandes surfaces de contamination. Puis demander au commandement en chef de combien de masques l’ensemble des personnels soignants et autres premières lignes ont besoin dans les prochaines semaines. De faire alors une soustraction simple. Et d’en remettre le résultat aux mêmes soignants et autres premières lignes.

L’arithmétique du stock contre la politique du flux. Je vous en ai déjà parlé. Masque, je vous en ai déjà parlé aussi, est un nom masculin.

Stigmate du masque.

Il est donc acquis que demain, après-demain, et peut-être après tant de lents demain encore, nos vies seront masquées. Et que ces masques feront stigmate. Stigmate au carré. Ceux qui en sont privés sont marqués. Ceux qui en portent sont remarqués. Doublement. Remarqués parce qu’ils sont vus portant les masques et que les voir portant nous les fait espérer bien-portants tant qu’ils les portent bien. Et re-marqués parce que…

Auteur : olivierertzscheid
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