Depuis la mi-août, le British Museum est au cœur d’un scandale après le vol d’environ 2 000 objets de ses collections. Un vol dont on soupçonne qu’il a été commis au sein même de l’institution sur une période de vingt ans. Alerté de la vente d’objets présumés volés dès 2021, le musée n’a pris des mesures que début 2023.
Ce n’est pas la première fois que le musée fait l’objet de critiques et que son système de conservation est remis en question. Cet article se penche sur quelques incidents notoires liés à la conservation de sa collection.
Le scandale de Duveen
Le plus célèbre de tous est celui-ci : le scandale de Duveen, ainsi nommé d’après Lord Joseph Duveen, un marchand d’art ultra-riche à l’éthique douteuse, bienfaiteur du British Museum. Pendant longtemps, les responsables du musée ont soutenu que les marbres du Parthénon seraient mieux protégés s’ils restaient à Londres, car les Grecs n’étaient pas en mesure d’en prendre soin. Cet argument a été abandonné après qu’il a été révélé qu’à la fin des années 1930, le musée avait fait gratter les marbres avec des outils abrasifs, détruisant leur surface d’origine, leurs pigments et les traces d’outils encore visibles avant cette calamiteuse « restauration ».
Les temples grecs de l’Antiquité étaient richement peints, mais les restes polychromes n’étaient pas du goût de Duveen. Un administrateur du British Museum témoigne de l’attitude de Duveen à l’époque :
« Duveen nous a fait la leçon et nous a harangués, et nous a raconté les absurdités les plus désespérantes sur le nettoyage des œuvres d’art anciennes. Je suppose qu’il a détruit plus d’œuvres des maîtres anciens par excès de nettoyage que n’importe qui d’autre au monde, et maintenant il nous dit que tous les vieux marbres devaient être nettoyés à fond – à tel point qu’il les tremperait dans l’acide. Nous avons…
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Auteur: Catharine Titi, Research Associate Professor (tenured), French National Centre for Scientific Research (CNRS), Université Paris 2 Panthéon-Assas