Avec Ettore Scola

Jack Lemmon et Marcello Mastroiani, affiche du film « Macaroni » (1985)

Rétrospective Ettore Scola

Proposer une rétrospective d’Ettore Scola (1931–2016) au 45e festival du cinéma méditerranéen de Montpellier (Cinemed) — qui se tenait du 20 au 28 octobre, c’est inviter à revenir sur un temps béni du septième art italien et faire percevoir que les plus grands scénaristes transalpins de l’après-guerre ont d’abord fait leurs armes dans des revues satiriques : le Bertoldo pour Cesare Zavattini (le scénariste des plus grands films de Vittorio de Sica) et surtout le Marc’Aurelio, extraordinaire repaire d’intellectuels et de caricaturistes à l’humour aussi fin que surréaliste — et naturellement souvent polémique. « Mon père lisait le Marc’Aurelio à son grand-père aveugle, ainsi que nous le montrons dans Qu’il est étrange de s’appeler Federico (2013), relate Silvia, une des filles d’Ettore Scola. Au début, mon père ne voulait pas faire ce film, et puis, à force de nous raconter Fellini, à nous et à ses petits-enfants, nous avons fini par le persuader que nous avions déjà assez de matière pour en faire un docu-fiction ».

Dans ce long-métrage, son dernier, on voit Ettore Scola, alors en première au lycée, pousser la porte du Marc’Aurelio pour y proposer ses dessins, à seize ans, imitant son aîné Federico Fellini, qui avait eu la même démarche neuf ans auparavant. Ni Scola ni Fellini ne savent alors que cette revue née à Rome en 1931 en pleine période fasciste, va devenir la pépinière du cinéma italien d’après-guerre. Les auteurs les plus prolifiques d’alors se nomment Vittorio
Metz et Marcello Marchesi, pour qui les jeunes Fellini et Scola jouent un temps les ghost writers (en ajoutant notamment des gags aux films de Totò, le génial acteur comique napolitain), avant que Scola ne devienne le prête-plume de deux autres piliers du Marc’Aurelio, qui signent…

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Auteur: Pascal Corazza