« La révolution écologique qui vient ». Pour son premier numéro, le trimestriel Fracas, 17,50 €, affiche ses couleurs : du rouge et du vert. Issu d’une scission de Socialteren 2023 – son rédacteur en chef, Philippe Vion-Dury, avait quitté le magazine dont il avait façonné la ligne avec une partie de l’équipe –, Fracas se lance comme « le média des combats écologiques » après une campagne de financement participatif réussie.
L’objectif, explique Clément Quintard dans son édito, est de combattre tout ce qui « limiterait la portée » des exigences écologiques, et qui détournerait l’action de l’objectif d’une « révolution », définie avec les mots du philosophe belge Raoul Vaneigem comme « rien d’autre que le mouvement qui impose la réalité de la vie à la réalité économique qui la nie ».
On croise au fil de la revue une relecture écologique de Lénine, pourtant grand productiviste, le portrait de quelques faux amis du mouvement écologiste, du « pétainiste vert » au « carbon cow-boy » en passant par « l’ingénieur forcené », ou un reportage glaçant au Maroc, où les paysans « suffoquent » après des années de sécheresse.
Penser contre soi-même
La ligne est radicale donc, mais témoigne aussi, c’est à souligner, d’une grande exigence journalistique doublée d’une vraie capacité à penser contre soi-même. Évoquons par exemple la réflexion du journaliste Youness Bousenna sur les « pensées du vivant » qui fleurissent dans la lignée de l’œuvre de Bruno Latour et ont beaucoup influencé les grandes mobilisations écologiques des dernières années, de Notre-Dame-des-Landes à Sainte-Soline.
Un article, intitulé « Les maires de droite avec nous ? », raconte aussi comment des élus varois encartés à droite confrontés à une insoutenable pénurie d’eau ont gelé les permis de construire pour cinq ans, sous les applaudissements des écolos et les critiques des…
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Auteur: Théo Moy