Petits règlements de comptes post-électoraux. Mise en selle d’un pote au meilleur poste. Réveil des arguments populistes. Sur l’art contemporain, le maire ramène Montpellier en arrière (“backward”) et rabaisse le niveau (“down”)
D’un côté les luttes anti-autoritaires, anticapitalistes : en plein le domaine du Poing. De l’autre côté les questions de l’art contemporain. En vrai, les passerelles sont rares, et très étroites, qui vont des unes aux autres. Pourquoi s’y essayer quand même ? Parce que la récente polémique autour de la nomination du nouveau directeur du MO-CO (ou “Montpellier contemporain”) est quand même très politique. Il s’agit d’un établissement public, intégralement financé sur fonds publics (6 M€ de fonctionnement annuel). Nul citoyen n’est censé en être tenu à l’écart ; au moins sur le papier.Et c’est même l’inverse ; au moins dans les principes.
A ce stade, il y a deux choses à poser. Première chose : il existe en France une politique culturelle publique, souvent très admirée à l’étranger. Son enjeu essentiel est de favoriser l’accès du plus grand nombre aux œuvres des artistes. Mais notons une particularité dans le domaine des arts plastiques (la peinture, la photo, la sculpture) : c’est l’existence d’un marché privé très solide, très spéculatif, avec des sommes considérables en jeu, à côté du domaine public. Or ce dernier n’a pas à se laisser contaminer par ces logiques de gros sous.
Deuxième chose à poser : l’art n’est pas fait que pour faire joli, pour faire plaisir. L’art peut (voire doit) aussi véhiculer du trouble, du questionnement, des audaces, de l’expérimentation, des prises de risque. Il ne faut pas oublier que des artistes aussi consacrés que Monet, Van Gogh ou Picasso furent d’abord méprisés, rejetés, du fait de leurs audaces incomprises. C’est aussi pourquoi le service public de la culture est censé soutenir des démarches artistiques qui ne rencontrent pas de larges publics, et donc pas de marché pour se financer.
Accessoirement, ce petit rappel historique : les pires régimes politiques, les totalitarismes – par exemple le nazisme ou le stalinisme – jettent à la vindicte les artistes “dégénérés” – ceux dont les œuvres sont troublantes, inquiétantes. On brûle leurs œuvres. On les persécute. De façon plus civilisée, on leur supprime les moyens de vivre, on les éjecte des réseaux de travail et de diffusion. Le populisme en fait des épouvantails faciles à…
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Auteur: Le Poing