Aviation : 2 % des Français effectuent la moitié des vols

31 mars 2021 à 14h38,
Mis à jour le 31 mars 2021 à 14h38

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Climat
Transports

Le rapport publié ce mercredi 31 mars par l’ONG britannique Possible rappelle qu’une minorité de personnes, aux revenus les plus élevés, plane… et pollue. Il recommande entre autres d’instaurer une « taxe grands voyageurs ».

Prendre l’avion, un luxe de riches : la moitié des vols en France ont été effectués par 2 % de la population, selon des chiffres de 2018. C’est l’un des résultats du rapport publié ce mercredi 31 mars par l’ONG britannique Possible.

L’étude détaille, pays par pays, les inégalités liées au transport aérien. En 2014, un Français sur quatre a pris l’avion, et seuls 4 % l’ont pris régulièrement. L’Hexagone n’est pas un cas isolé : 12 % des personnes aux États-Unis remplissent les deux tiers des aéronefs ; 5 % des ménages chinois prennent 40 % de tous les vols. Autrement dit, tandis que la majorité reste à terre, une minorité de « grands voyageurs » plane… et pollue. Fin 2020, une étude suédoise de l’université de Linnaeus mettait aussi en évidence l’existence de « super émetteurs » : 1 % de la population mondiale serait responsable de la moitié des émissions de CO2 liées à l’aviation en 2018. À l’autre bout de la traînée de condensation, plus de 80 % de la population mondiale n’a jamais pris l’avion… mais subit les conséquences du changement climatique.

« Ce rapport rappelle les inégalités sociales liées à l’usage de l’avion »

Et ce sont surtout les plus riches qui s’envolent : « Dans l’ensemble de l’Union européenne, les 20 % de la population ayant le revenu le plus élevé sont responsables de plus de la moitié des dépenses consacrées aux voyages en avion », souligne ainsi le rapport. Il recommande entre autres d’instaurer une « taxe grands voyageurs », afin de rendre les vols plus coûteux à mesure qu’une personne prendrait plus l’avion ou effectuerait plus de distance. Pour rappel, les effets climatiques de l’aviation civile représentent près de 6 % de l’ensemble du réchauffement mondial d’origine humaine, selon une étude européenne récente

« Ce rapport rappelle les inégalités sociales liées à l’usage de l’avion et invite à réduire le trafic aérien en prenant compte des impacts sociaux », note Sarah Fayolle, de Greenpeace. Las, selon elle, l’ambition du projet de loi Climat actuellement en discussion à l’Assemblée nationale ne décolle…

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Auteur: Lorène Lavocat (Reporterre) Reporterre