Bac de philo : la copie d'une activiste non violente

Pauline Boyer est activiste pour le climat et coautrice du Manifeste pour la non-violence.


« Vous avez 24 heures pour vous organiser. Dans le cas contraire, vous assisterez à une exécution capitale à laquelle je ne prendrai aucun plaisir mais devant laquelle je ne reculerai pas. Je n’ai pas le choix. Vous ne nous laissez pas le choix. Le deal est simple, autant qu’historique. » Virgil Solal coupe la liaison avec la police après avoir réclamé 20 milliards d’euros de caution pour la remise en liberté du PDG de Total qu’il a kidnappé, ainsi que l’arrêt des projets d’extraction d’énergies fossiles et le financement de la transition énergétique.

Ce soldat des forces spéciales, écoterroriste à la tête de « Greenwar », mis en scène dans le livre Impact, est animé par la rage provoquée par sa fille mort-née à cause de la pollution atmosphérique et veut sauver la planète. Ce palpitant thriller d’Olivier Norek s’articule autour de la question des moyens utilisés pour défendre nos droits. Mettons de côté le possible désir de vengeance de Virgil Solal et concentrons-nous sur sa détermination à stopper les émissions de gaz à effet de serre pour sauver l’humanité du chaos climatique. La fin justifie-t-elle les moyens, au sein de sociétés dont les lois n’évoluent pas aussi vite que le dérèglement climatique et ne permettent pas d’empêcher la destruction de la biodiversité, et de bafouer les droits humains ? 

« Défendre nos droits est une nécessité vitale. »

Pouvons-nous prendre une vie pour en sauver d’autres ? Deux vies ? Une poignée ? Lesquelles ? Les puissants ont usé cette excuse jusqu’à la moelle pour mener bien des guerres et perpétrer des génocides. S’autoriser à commettre l’acte de tuer « pour faire le bien » revient à s’arroger un pouvoir démiurgique, incrusté dans la violence du système actuel. C’est chercher la justice en utilisant un schéma de pensée qui ne peut générer que l’injustice. C’est renoncer à la liberté et aux droits humains, bafoués dans la façon même de résoudre le problème.

« L’atmosphère du meurtre quotidien efface aussitôt le but même de la lutte, car on prend l’habitude de tuer, de ne plus estimer la vie humaine, en contradiction avec le but poursuivi : le bien public, le bien des hommes. L’habitude de tuer ne peut produire que des meurtriers », relatait Simone Weil après son expérience de la guerre d’Espagne. 

La violence engendre de la souffrance, de la haine, de la vengeance….

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Auteur: Reporterre