Balkans : Tout le pouvoir aux plénums !

Depuis maintenant 4 mois, à la suite de l’effondrement du auvent de la gare de Belgrade, les serbes manifestent et occupent contre la corruption et donc le gouvernement. Samedi 15 mars, ils étaient plus de 300 000 à tenir les rues de Belgrade. Il y a deux semaines, nous évoquions et analysions ce printemps Serbe, dans cet article, l’auteur explore la forme bien particulière d’organisation adoptée par le mouvement : les plénums, assemblées locales, horizontales, autonomes et auto-organisées.

Pour commencer un peu d’étymologie, le terme « plénum » vient du latin et signifie « plein » ou « assemblée complète ». Il désigne une réunion où tous les membres d’un groupe participent, sans distinction de rang ou de hiérarchie, un mot qui prend tout son sens dans nos exemples d’auto-organisation populaire. Il faut noter que le mot plénum était déjà couramment utilisé, à notre époque, dans les pays dits « communistes » pour désigner les réunions plénières des partis au pouvoir (ex. : les plénums du Comité central du Parti communiste en URSS ou en Chine). Ces assemblées étaient censées être des lieux de débat et de prise de décision, mais elles étaient évidemment contrôlées par la hiérarchie bureaucratique du parti, loin donc de ce que nous verrons par la suite. Le terme a probablement été choisi par les populations des Balkans car il évoque une réunion horizontale où tout le monde peut s’exprimer, mais sans doute aussi parce qu’il était familier aux populations de l’ex-Yougoslavie, où il avait déjà une connotation de prise de décision collective. Les organisateurs des plénums balkaniques se sont ainsi réapproprié un mot historiquement lié aux structures autoritaires du parti communiste pour en faire un symbole aux antipodes : celui de la démocratie directe et de la révolte.

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Pour voir apparaître, dans son sens moderne,…

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Auteur: dev