Bâtiments insalubres et sans chauffage : comment une fac de banlieue « tombe en ruine »

« Quand, le jour de la rentrée, j’ai su que le campus c’était ici, j’étais choquée », lâche Eva*, étudiante. En passant devant ce site de l’université Paris-Est Créteil (Upec), dans le Val-de-Marne, « personne ne peut se dire que c’est une fac », abonde Yasmine*, son amie. Elle dit en avoir « fait tout le tour » la première fois, avant de se rendre compte qu’il s’agissait bien du lieu dans lequel elle allait étudier.

« J’ai choisi l’Upec, parce que ce campus était près de chez moi, mais si j’avais su ce qu’il en était, je serais allée ailleurs », observe Aïda. Cette annexe du campus de Paris XII, héritée des années 1970, se situe entre les locaux du conseil départemental du Val-de-Marne, la station de métro Créteil-L’Échat et le centre commercial attenant. Il s’appelle « Pyramide », mais fait pâle figure à côté du très moderne campus de droit situé à dix minutes à pied. Les locaux de Pyramide sont datés, et souffrent des problèmes inhérents de vétusté : infiltration, problèmes de canalisations, de chauffage et de climatisation.

« Pyramide porte bien son nom… ce campus tombe en ruine », ironise Murat, en master de sciences de l’éducation à l’Upec. Il a créé cet automne une association d’étudiants, Collec’tri, qui veut mettre en lumière les difficultés auxquelles fait face ce campus qui accueille essentiellement des habitants de la banlieue parisienne.

Des professeurs en doudoune

Fin 2022, la Cour des comptes faisait état de la dégradation matérielle de nombreuses universités françaises. L’État « doit, comme les universités, faire face à l’indispensable remise à niveau de ce patrimoine dont un tiers est dans un état peu ou pas satisfaisant et qui ne répond que rarement aux besoins de sobriété énergétique ». La Cour relevait que « 80 % du patrimoine de Paris XII, Sorbonne Paris Nord, est déclaré vétuste » et que « Paris-Saclay…

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Auteur: Margaret Oheneba