Les scientifiques n’ont étudié ni la France ni l’Union européenne, mais les chiffres sont suffisamment effrayants pour être soulignés. Dans les pays du Sud, près de 40 % des décès de nourrissons à la naissance sont liés à la pollution de l’air, selon une étude parue dans Nature Communications le 29 novembre. Au total, les scientifiques ont étudié 137 pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Sud. Sur près de 2,1 millions de décès de bébés à la naissance en 2015, près de 830 000 (39,7 %) sont attribuables à l’exposition de leur mère à une pollution de l’air en particules fines PM2,5 dépassant les 10 microgrammes par mètre cube (µg/m3), le seuil de qualité établi par l’Organisation mondiale de la santé.
Les particules fines PM2,5 en cause
Les chercheurs montrent aussi qu’une augmentation de 10 µg/m3 de particules fines de type PM2,5 était associée à une hausse de 11 % du risque de mettre au monde un bébé mort-né. Alors qu’en France, la concentration moyenne annuelle en PM2,5 demeure actuellement à 10,6 μg/m, les femmes de cette étude étaient exposées à des pollutions quatre fois plus importantes (43 µg/m3), une valeur toutefois inférieure à notre seuil d’alerte pollution établie à 50 µg/m3.
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En outre, 98 % des décès à la naissance surviennent dans les pays à revenu faible ou moyen. Pour certains pays, la pollution y est permanente. C’est le cas de l’Inde, où la concentration moyenne en PM2,5 dépasse à l’année les 70 μg/m³. Conséquence : le pays fait partie des pays les plus touchés en nombre de bébés mort-nés mais également en proportion de cas attribuables à la pollution (autour de 60 %). L’Arabie Saoudite, la Chine ou le Nigéria sont aussi très touchés, entre 60 % de 70 % des bébés morts-nés sont associés à l’exposition de leur mère à la pollution.
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Pollution : New Delhi en plein « airpocalypse »
Notes
D’une taille inférieure à 2,5 micromètres.
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Auteur: Reporterre
