Benalla à la Contrescarpe : récit d’une journée de folie

« Le métronome et le diapason » qui donnait le « rythme » lors des déplacements présidentiels, et que les policiers tâchaient de mettre en musique. Voilà Alexandre Benalla dépeint en chef d’orchestre par un commissaire. Ce n’est que l’une de nombreuses surprises du réquisitoire du parquet à l’encontre de l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron, de son acolyte Vincent Crase et des policiers Laurent Simonin, Jean-Yves Hunault et Maxence Creusat. 

C’est justement ce dernier qui utilise cette métaphore toute musicale. Maxence Creusat (1) est à l’époque commissaire à la DOPC de la préfecture de police de Paris et dirige un escadron de CRS le 1er mai 2018 à la Contrescarpe. D’après lui, l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron pouvait être assimilé à « un supérieur hiérarchique » ou à une « autorité supérieure ». 

Des généraux, des haut-gradés de la préfecture de police de Paris, des commissaires : tous décrivent l’ancien collaborateur de Macron comme une figure-clé du dispositif chargé de la sécurité du président. Un homme qui jouissait de leur estime: « Ce qu’il faisait, il le faisait bien et il le faisait vite, bien souvent avec une grande faculté d’anticipation« , dit aux juges le général Eric Bio-Farina, alors chef du commandement militaire de la Présidence de la République. D’après Bio-Farina (avec qui il lui arrivait de déjeuner), Benalla était un « facilitateur », « l’interface » entre le cabinet présidentiel d’un côté, le commandement militaire et le Groupe de sécurité de la Présidence de la République de l’autre.

Les chefs du GPSR accordent alors un grand pouvoir à cet adjoint au chef de cabinet, âgé d’à peine 26 ans. « Il apportait un peu de fraicheur« , explique aux magistrats Laurent Simonin, commissaire de police à l’origine de l’invitation de Benalla auprès des équipes de maintien de l’ordre le 1er mai et également mis en examen. Si le collaborateur de Macron « n’avait aucune autorité sur les services de sécurité », affirme le colonel Lionel Lavergne, chef du GSPR, il n’empêche « qu’il pouvait être amené à donner des consignes ». Un rôle confirmé par Alain Gibelin, directeur de l’ordre public et de la circulation de la préfecture de police de Paris, lui aussi entendu par les enquêteurs, qui considère alors le jeune homme comme « le représentant désigné du palais de l’Elysée lors de toutes les phases préparatoires à un évènement impliquant un déplacement du Président de la République ».

« Incontestablement, Alexandre…

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Auteur: Le Média