Bernard Friot, prophète du communisme advenu

Bernard Friot a beaucoup contribué ces dernières années à remettre au centre la question du travail, du contrôle de l’économie par les producteurs/rices et – dans la dernière période – du communisme. Il est donc important de discuter les thèses qu’il a développées et défendues infatigablement depuis plus de deux décennies, qui mettent l’accent sur un « communisme déjà-là » inscrit dans la Sécurité sociale et dans ce qu’il a nommé de longue date les « institutions du salariat ». C’est une telle discussion, indissociablement théorique et stratégique, que propose ici la philosophe Isabelle Garo.

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« Secrétaire des actes inouïs », c’est un titre que je revendique[1].

Critiquer Friot ?

La contre-réforme des retraites a provoqué une déflagration sociale mais aussi politique : c’est ce que montre l’exceptionnelle mobilisation de 2023 face à des mesures aussi injustes qu’inutiles, rejetées par l’écrasante majorité de la population et qui ne sont soutenues que par un argumentaire mensonger, par le contournement des procédures démocratiques et par le déchaînement de la répression policière. Un tel degré de brutalité assumée est inédit, mais la volonté d’imposer l’allongement de la durée de cotisation et le recul de l’âge de départ s’inscrit dans un agenda néolibéral déjà ancien : libéraliser le système social français, conformément aux injonctions européennes de réduction des dépenses sociales, mais aussi poursuivre son étatisation[2] en dépossédant les syndicats et les citoyens de sa gestion autonome.

A travers cette réforme, c’est une logique globale, économique, sociale et politique qui est massivement rejetée. Mais mettre en échec la domination néolibérale implique de parvenir à réarticuler des luttes, des formes d’organisation rénovées, des perspectives politiques au sein d’une alternative potentiellement hégémonique. Cette urgence, dans une…

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Auteur: redaction