Bernard Tapie invité au 20H de TF1 : un journalisme de flagornerie

Lundi 26 avril, Bernard Tapie était l’invité du 20h de TF1. Alors que son procès en appel pour escroquerie doit s’ouvrir le 10 mai, l’ancien patron d’Adidas n’a été que brièvement interrogé sur cette affaire, le journaliste Gilles Bouleau préférant orienter l’entretien sur l’état de santé du prévenu. Une interview « compassion » fort complaisante.

Soupçonné d’escroquerie dans le cadre de la vente de l’entreprise Adidas, Bernard Tapie sera jugé en appel à partir du 10 mai. Invité au 20 h de TF1 lundi 26 avril, le prévenu n’a pas beaucoup été inquiété par le présentateur, ce dernier préférant le questionner sur sa maladie et sur le cambriolage dont il a été victime début avril. L’interview, publiée sur le site de TF1, est d’ailleurs titrée par une citation de Bernard Tapie : « Le combat contre le cancer conditionne votre existence et le bien-vivre de ceux qui vous entourent ». Un bon résumé de l’angle choisi par Gilles Bouleau.

Extraits :

– Gilles Bouleau : Dans la nuit du 3 au 4 avril dernier vous avez été victime avec votre femme Dominique, d’un très violent cambriolage, chez vous dans votre maison de campagne à une cinquantaine de kilomètres de Paris, quels souvenirs gardez-vous de cette nuit-là ?

Bernard Tapie préfère ne pas répondre.

– Gilles Bouleau insiste : Malgré tout, je ne peux pas ne pas vous poser une question. Vous avez été surpris par cette violence, par ces personnes qui s’en sont pris à vous et à votre épouse ?

L’invité répond n’avoir « rien fait pour mériter ça », demande à passer à un autre sujet, mais Gilles Bouleau en rajoute une couche : « Vous y retournez dans cette maison ? »

Bernard Tapie : « J’y retourne, mais pas encore ma femme. Voilà, c’est fini, merci. »

Plus incisif que jamais le présentateur du 20h tient sa ligne :

Vous ne voulez pas, vous voulez aller sur un autre combat. Cet autre combat on le connaît, vous l’avez rendu public il y a quatre ans, c’est un combat contre une maladie dont on ne prononçait même pas le nom il y quinze ou vingt ans, c’est le cancer. Il y a des centaines de milliers de gens en France, quelle que soit leur opinion sur Bernard Tapie qui se disent : « Est-ce que face à ce combat-là, j’aurais le courage que lui a ? »

Dans cet entretien-confession, le journaliste met sur le même plan le cambriolage, le cancer et le procès à venir, évoqués comme des « épreuves de la vie » :

Il y a un autre combat. Le 10 mai, vous allez comparaître, après…

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Auteur: Sophie Eustache Acrimed