Bidonvilles à Montpellier : la politique de la terre brûlée du préfet Moutouh

Ces derniers jours, plusieurs médias de la presse locale tels que Midi Libre ou France Bleu Hérault se sont faits l’écho des alertes lancées par plusieurs associations allant de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) à Droit au Logement (DAL) ou à la Cimade, quant à l’expulsion et au démantèlement du bidonville abritant essentiellement des Roms aux abords du Zénith, à l’est de Montpellier. Cette intervention, portée par la préfecture de l’Hérault, allait faire suite à celle ayant rasé sans préavis ni concertation, le site du Mas Rouge le 31 août dernier. Elle était aussitôt considérée comme illégale par ces mêmes associations, qui ont multiplié leurs efforts de communication, car prononcée sans l’aval explicite de la municipalité de Montpellier, propriétaire des terrains occupés. Une condition selon elles indispensable à toute expulsion, et requérant le concours d’un mandat d’huissier. Sollicité par les associations, le procureur de la République a de son côté rappelé dans sa réponse les fondements du droit, émettant que “pour agir, l’huissier de justice détient nécessairement un mandat de son client, à savoir le ou les propriétaires du terrain“.

La mairie, plusieurs fois sollicitée publiquement par les associations, s’est finalement fendue d’un bel exercice de langue de bois dans la presse locale, la veille de l’expulsion, se défaussant de celle-ci tout en vantant ses efforts engagés pour la réhabilitation des bidonvilles. Elle est aux abonnés absents ce mercredi matin tandis que les forces de l’ordre pointent nonchalamment les silhouettes de leurs fusils mitrailleurs aux abords d’une bâtisse jouxtant le bidonville.

La nuit se disperse à peine. Un peu plus tard, des échanges houleux ont lieu entre soutiens des expulsé·es et huissier persuadé du bien-fondé de l’intervention, considérant que la position médiatique de la mairie ne représente pas un fondement juridique valable. La grande question que tout le monde se pose alors est la suivante : la mairie a-t-elle pu donner son aval à cette exécution mandataire ?

“Cachez cette misère que je ne saurais voir”

Les opérations d’expulsion commencent et encadrent la démolition des demeures de misère, des habitats de fortune, construits ça et là, l’extraction des débris qui formaient autrefois le lieu de vie de plus d’une centaine de familles, comprenant de nombreux enfants. Dans la panique, la brutalité policière mêlée à la barrière de la langue crée des situations de stress intenses pour…

La suite est à lire sur: www.lamuledupape.com
Auteur: La Mule