Bien accueillir les victimes de violences sexuelles : à quand de vraies formations pour les policiers ?

« Au commissariat central de Montpellier, on demande aux victimes de viol si elles ont joui. » C’est avec ce tweet de la militante féministe Anna Toumazoff, posté fin septembre, que commence la plus récente vague de témoignages de femmes mal accueillies dans des commissariats ou gendarmeries alors qu’elles souhaitaient porter plainte pour une violence sexiste ou sexuelle.

Depuis, partout en France, des femmes partagent leurs expériences derrière le mot clé #DoublePeine (vague de témoignages qui fait suite à #Prendsmaplainte, #Balancetapolice ou encore #Payetapolice sur les réseaux sociaux) .

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Les violences sexistes et sexuelles sont des violences commises envers une personne en raison de son genre ou de son sexe. Dans la loi française, cela peut se traduire par un outrage sexiste, une agression sexuelle, du harcèlement sexuel, un viol … Toutes ces infractions sont punies par la loi. Les victimes peuvent donc porter plainte. Célia, du collectif Nous Toutes, résume pourquoi il est important de considérer ces infractions comme un tout : « Pour nous, il y a un continuum entre toutes les violences sexistes et sexuelles, où le féminicide est la version la plus extrême. Le fait de faire une blague sexiste, c’est une manière de banaliser le viol. Tout ça, c’est un ensemble. »

Sur le site créé pour compiler ces centaines de témoignages, les récits de mauvais accueil de femmes et de personnes trans ou non-binaires se multiplient. À Tours (Indre-et-Loire), une victime raconte avoir été maltraitée quand elle a voulu porter plainte pour viol : « Ce n’est pas un viol, vous étiez initialement consentante », lui dit le policier chargé de l’auditionner. « Ce dépôt de plainte a été à mon sens plus difficile encore que mon viol collectif. Ce flic m’a juste brisée. Totalement brisée. »

À la fin de l’audition, l’agent conclut que ce n’est pas un viol, que la victime était consentante ; et ne prend pas la plainte

Dans les Bouches-du-Rhône, une autre femme témoigne : « Je suis reçue par un agent très froid et antipathique, qui me demande directement de raconter les faits. Douloureusement, c’est ce que je fais. « Y avez-vous pris du plaisir ? », « Vous êtes-vous débattue ? », « Avez-vous crié ? », ce genre de questions… L’agent se contente de taper sur sa machine, sans un regard ». À la fin de l’audition, il conclut que ce n’est pas un viol, que la victime était consentante ; et ne prend pas la plainte….

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Auteur: Emma Bougerol