Bien vieillir en France : un défi sociétal politique et éthique

En France on vieillit, et c’est une chance. Une petite fille sur deux qui naît aujourd’hui sera centenaire, et nous serons plus de 30 % à avoir 65 ans et plus en 2050

Mais vieillit-on « bien » ? Se donne-t-on les moyens de nos légitimes ambitions dans ce domaine sensible ? Selon l’Insee, nous serions les champions d’Europe avec 30 000 centenaires, dont 86 % de femmes, multipliant par 30 leur nombre depuis les années 1960-1970.

Cependant le vieillissement, qui n’est pas une maladie mais un processus naturel, transforme progressivement l’adulte en bonne santé en un individu fragile. Les gains récents d’espérance de vie se sont toutefois aussi traduits par des gains d’espérance de vie en bonne santé. En 2021, l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans était ainsi de 12,6 ans pour les femmes et 11,3 ans pour les hommes en France… ce qui n’empêche par l’Hexagone d’être descendu au septième rang mondial du vieillissement sans dépendance.

Réussir à « bien » vieillir

Vieillir en bonne santé n’est pas qu’une chance. Cela repose en partie sur de la prévention, un accompagnement, etc. En France, on peut citer les plans « Bien vieillir » (2007-2009), le plan prévention de la perte d’autonomie en 2015 qui propose, selon six axes différents, des programmes de prophylaxie sanitaire : bien manger, bien bouger, prévenir les facteurs de risques évitables comme le tabac, l’alcool, le diabète, l’hypertension, etc.

Il existe également des plans de formations, de préparation à la cessation d’activité, de décloisonnement, d’accessibilités aux lieux et aux droits, de parcours de soins ou encore de consultations « bien vieillir » comme celle ouverte depuis 2010 à l’hôpital Émile Roux (APHP) où je travaille.

Faut-il alors une nouvelle loi sur le bien vieillir ? Car force est de constater que ces plans et messages simples de santé publique ne sont pas suffisamment…

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Auteur: Véronique Lefebvre des Noettes, Psychiatre du sujet âgé, chercheur associé au Laboratoire interdisciplinaire d’étude du politique Hannah Arendt (Université Paris-Est Créteil), co-directeur du département de recherche Éthique biomédicale du Collège des Bernardins, Collège des Bernardins