Bientôt, nous déconfinerons notre colère.

Voilà. Alors que nous nous reconfinons et que les universités ferment, le Sénat a adopté, ce 30 octobre, la loi de programmation de la recherche (LPPR), par 249 voix contre 92. Ce soir, nous pouvons presque considérer que le processus législatif est terminé : la loi passera en commission mixte paritaire et, comme le Sénat a voté conformément aux attentes de Frédérique Vidal, les sénateur·trices et député·es devraient se mettre d’accord dans difficulté.

C’est donc comme si la loi était adoptée. Et quelle loi !

C’est une redoutable loi de destruction du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche. Nous le savions, elle promet depuis le départ d’accroître les inégalités dans l’enseignement supérieur, d’aggraver la précarité, de renforcer les inégalités de genre et les autres dominations structurelles. A l’Assemblée nationale, on a découvert les encouragements à destinés en profits privés les fruits de la recherche publique menée par ses collègues (article 13) et la légalisation de l’emploi des chercheur·ses étrangèr·es accueilli·es dans le cadre d’un séjour de recherche sans respecter aucune des règles du droits du travail, en faisant donc officiellement des travailleur·ses de seconde classe.

Nous redoutions donc le passage au Sénat, mais nous étions très loin d’imaginer l’ampleur et la violence des attaques portées contre l’université et la recherche publiques.

En début de semaine, nous partagions les analyses du sénateur Pierre Ouzoulias, qui se préparait à ferrailler contre la LPPR. Personne n’imaginait ce qui allait se passer : les amendements ont été déposés à la toute dernière minute.

La LPPR est devenue une machine de guerre contre les libertés académiques et les statuts des chercheur·ses et enseignant·es-chercheur·ses qui, seuls, peuvent garantir l’existence d’un service public de l’université et de la recherche qui produise et…

Auteur: Ana
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