« Bienvenue en France » : attirer ou trier ?

Nous relayons ici un extrait d’article de Marion Tissier-Raffin, maîtresse de conférences en droit public à l’Université de Bordeaux, publié dans la revue Plein droit, 2021/3 (n° 130), pages 7 à 10, la revue du Gisti. En voici le résumé :

Faire payer plus cher pour attirer davantage : telle est la nouvelle stratégie, aussi paradoxale qu’inégalitaire, d’accès à l’enseignement supérieur appliquée aux personnes étrangères souhaitant étudier en France. D’un revers de la main, les juridictions ont balayé l’action contentieuse menée par les associations étudiantes et les résistances des universités qui y voient une violation des principes de gratuité et d’égal accès à l’instruction. Les étudiants internationaux les moins solvables comme les universités en font déjà les frais.

Vous pouvez lire l’article complet dans Plein droit, ainsi que l’ensemble de ce numéro intitulé « Étrangers au ban de la fac ». En voici la présentation :

Sixième pays d’accueil des étudiantes et étudiants étrangers à l’échelle internationale, la France semble en perte de vitesse, concurrencée sur le marché mondial de l’enseignement supérieur. De nouvelles destinations émergent, à l’exemple de la Turquie, reconfigurant les dynamiques de la migration internationale pour études.

Sans rien renier de leur obsession du « risque migratoire » , les pouvoirs publics ont, avec l’élaboration du plan « Bienvenue en France » en 2018, érigé la marchandisation de l’enseignement et de la recherche en nouveau paradigme de la politique universitaire. Faire payer plus cher pour attirer davantage est, en somme, la nouvelle stratégie d’attraction, aussi paradoxale qu’inégalitaire, appliquée à celles et ceux souhaitant étudier en France.

La sélection tant géographique que financière des demandes d’admission au séjour pour études va de pair avec la promotion d’une délocalisation des formations payantes à l’étranger, et en particulier dans les pays d’Afrique francophone. Et, si l’histoire révèle la dimension structurelle des logiques sélectives et utilitaristes des politiques universitaires à l’égard des personnes étrangères, le mal nommé plan « Bienvenue en France » laisse présager une restructuration sans précédent de l’espace universitaire français.

Nous sommes particulièrement heureux·ses qu’une des photographies prises pendant la mobilisation des Carrés Rouges contre « Bienvenue en France » illustre ce numéro de Plein droit !

La suite est à lire sur: universiteouverte.org
Auteur: hkhugo