Bilan des AG : la finance française sourde aux appels de l’AIE et du gouvernement

La saison des assemblées générales se termine et le climat est loin d’être sauvé. Malgré un nouveau scénario exclusif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) appelant à la fin des investissements dans de nouveaux projets d’énergies fossiles, les acteurs financiers français restent dans le déni de cette réalité scientifique et continuent de soutenir aveuglément les bras armés de l’expansion des pétrole et gaz, comme Total. Reclaim Finance et les Amis de la Terre France ont interpellé et questionné les directions des grands groupes financiers à cette occasion : ils en dressent le bilan 1.

Publication

Rapport

L’AIE dit non, la place financière française dit oui

Le 18 mai, l’AIE annonçait 2 ce que les industriels et le monde de la finance n’avaient pas envie d’entendre : “l’alignement sur une trajectoire de réchauffement de + 1,5 °C implique la fin des investissements dans l’exploration ou l’extraction d’énergies fossiles”. En clair, le développement du gaz comme du pétrole est dès ce jour incompatible avec toute ambition affichée sur le climat et engagements “net zéro en 2050”. N’en déplaise aux amateurs de gaz fossile, sa production doit elle aussi décliner dès maintenant.

Si les acteurs financiers reconnaissaient déjà qu’il faudra réduire la production d’énergies fossiles, aucun n’est prêt à accepter dès maintenant la fin de l’expansion du pétrole et du gaz. Quelques jours à peine avant la publication du scénario de l’AIE, Crédit Agricole nous répondait que “le déclin rapide des sources actuelles de pétrole et gaz nécessitera encore des investissements sur de nouvelles ressources dans les prochaines années” 3. AXA soulignait pour sa part que “nos économies dépendent encore largement du pétrole” 4.

Malheureusement, depuis sa publication, le nouveau scénario de l’AIE semble avoir du mal à se faire une place sur la table de chevet des acteurs financiers, pourtant habituellement amateurs et ambassadeurs des scénarios de l’Agence internationale. Aucun ne s’engage encore à ne plus soutenir les entreprises qui portent de nouveaux projets pétroliers et gaziers 5. Tous se…

La suite est à lire sur: www.amisdelaterre.org
Auteur: Lorette Philippot