Vous lisez la première partie de l’enquête « Agriculture : la mainmise de Bill Gates ». Inscrivez-vous à notre infolettre pour ne pas rater la seconde partie.
À la COP28 à Dubaï, en décembre dernier, Bill Gates a été accueilli comme une star. Le milliardaire étasunien a reçu les applaudissements des représentants des États lors d’un sommet dédié à la transformation des systèmes alimentaires, organisé le 1er décembre par la présidence émiratie. Au nom de sa fondation Bill & Melinda Gates (BMGF de son acronyme anglais), celui qui a fait sa fortune grâce à l’empire Microsoft a promis, en partenariat avec les Émirats arabes unis, une enveloppe de 200 millions de dollars (187 millions d’euros) pour l’innovation en agriculture.
Ce coup de projecteur — c’était la première fois qu’une déclaration sur l’agriculture était adoptée lors du plus grand sommet dédié au climat — illustre la place jouée par la BMGF dans le cadrage international de la question agricole. Et pour cause. Déjà dominante dans le secteur de la santé, la BMGF est devenue le plus gros investisseur à vocation philanthropique en agriculture. Ses fonds sont immenses. Depuis sa création en 2000, la fondation a reçu de Bill Gates plus de 59 milliards de dollars (55 milliards d’euros) selon Forbes. D’abord par un transfert de fonds de Microsoft puis par les fonds propres du milliardaire, qui tire également sa fortune – 128 milliards de dollars (120 milliards d’euros) début 2024 – des revenus du capital de sa société d’investissement Cascade Investment.
« Un outil pour contourner les politiques publiques »
Quatrième fortune mondiale, Bill Gates est déterminé « à construire un monde meilleur, en conformité avec [ses] idéaux », remarquait Peter Hägel, qui a participé au livre Philanthropes en démocratie (Puf/Vie des idées, 2021). Pour cela, l’« outil » de la philanthropie lui permet « de contourner, de…
La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Magali Reinert