Billetterie des JO de Paris 2024 : les raisons de la colère

D'après un sondage publié le 5 mars 2023, 82% des Français interrogés considèrent que les places pour les Jeux olympiques 2024 à Paris sont trop chères. Shutterstock, CC BY-NC

« Il est permis d’attendre, il est doux d’espérer ». Une chose est sûre : la Carmen de Georges Bizet n’a jamais essayé d’obtenir des billets pour les Jeux olympiques (JO), le plus grand évènement sportif du monde (dixit ses promoteurs), de retour en France en 2024 dans sa déclinaison estivale pour la première fois depuis un siècle.

Depuis le 15 février, les personnes sélectionnées par le hasard (s’ils se sont bien préalablement enregistrés, point important) peuvent en effet ouvrir leurs porte-monnaie dans le cadre d’une première phase d’ouverture des places au public. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les premiers retours semblent ne pas être à la hauteur de l’ambition et des espoirs du Comité d’organisation des Jeux olympiques (COJO).

La question du plancher (trois places pour trois sports différents, ce qui est perçu par certains comme de la vente forcée) et du plafond (trente places, soit bien plus que ce qu’une consommation familiale ou de groupe nécessite pour jouir de l’expérience olympique) semble agacer bon nombre de candidats à l’achat. Nous choisirons ici de nous attarder sur la structuration de la grille tarifaire, qui elle aussi fait l’objet de nombreuses critiques notamment concernant la disponibilité et le niveau du tarif le moins onéreux. Qui aurait pu prédire ce désamour ? Un certain nombre de spécialistes de la tarification des services publics a priori, déjà.

Comment bâtit-on une grille tarifaire ?

Toute grille tarifaire se structure autour de trois données :

  • la nature de la prestation rendue ; pour le cas des JO, la combinaison, pour une discipline donnée, du positionnement dans le stade, de la dramaturgie de la séquence (une finale vaut plus que des qualifications), voir du jour ou de l’horaire auquel l’épreuve se déroule (une épreuve le week-end ou le soir aura plus de valeur car ne nécessitant pas, pour le spectateur parisien, la pose d’un jour de congés) ;

  • le ou les tarifs qui sont appliqués à chaque nature de prestation ;

  • les critères d’accession à chacun de ces tarifs (critères sociaux, aléa pur, arbitraire décomplexé, vagues catégorielles…).

Cette grille de lecture posée, il y a deux façons d’analyser la tarification de…

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Auteur: Thomas Eisinger, Professeur associé en droit, gestion financière et management des collectivités, Aix-Marseille Université (AMU)