Bio : face au recul des ventes, la filière cherche l'issue

La situation, jugée « préoccupante », valait bien un courrier envoyé aux 60 000 adhérents pour les remobiliser. Pour « passer ce cap ». Le 11 février, Scarabée Biocoop, société coopérative comptant douze magasins dans la métropole rennaise, publiait sur son site internet une lettre ouverte dans laquelle elle fait état « d’une baisse de fréquentation [qui] affecte nos magasins et restaurants depuis mai dernier ». En plus de cet appel à la fidélité de ses clients, elle les interroge, via un questionnaire, « afin de connaître les raisons pour lesquelles une partie d’entre vous ne fréquentent plus, ou moins, nos magasins ». Scarabée Biocoop, dont l’équilibre reste « fragile », a ouvert quatre petits magasins en 2021, ne possède « pas de trésor caché » et a déjà pris des mesures « en interne, pour limiter les dépenses un maximum ». Une telle situation n’est pas propre à la coopérative rennaise : elle touche avec plus ou moins d’effets l’ensemble de la filière bio, qui subit un coup de frein.

De sa ferme située dans le Gâtinais, au sud de l’Essonne, Pierre-Nicolas Grisel chiffre à 10 % la baisse de volumes des commandes en magasin bio depuis juin dernier. Cette filière représente la moitié de ses ventes. « Sur douze magasins, j’en ai perdu trois, dont deux qui ont fermé », note l’éleveur de L’Orée de Milly, encore incertain de pouvoir écouler toute sa volaille. Même les ventes à la ferme, certes « plus chaotiques et variables », séduisent moins. La tendance se fait aussi sentir dans les marchés. À celui de Dreux (Eure-et-Loir), Benjamin Soulard constate « un peu de baisse sur le dernier trimestre, mais elle est atténuée par une clientèle fidèle ». L’agriculteur et éleveur, à la tête de Paniers de légumes bio 28, met en avant la force des Amap (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) dont il est partenaire pour amortir l’érosion des ventes.

Comme en supermarchés, les ventes en direct de produits bio ont fléchi depuis l’été 2020.

Mais là encore, un fléchissement se perçoit dans le taux de renouvellement des paniers. Si Benjamin Soulard s’en sort bien — il estime son renouvellement à 70 %, entre 5 et 10 % de moins que d’habitude —, d’autres se montrent plus inquiets. Le réseau Amap Île-de-France remarquait, fin janvier, « qu’il est plus difficile qu’à l’accoutumée d’atteindre le nombre de contrats nécessaires pour garantir la pérennité des fermes ». Cette part manquante…

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Auteur: Baptiste Langlois Reporterre