Biodiversité : à la COP15, la France freine toute avancée

Montréal (Canada), correspondance

Le coup de sifflet final de la COP15 dédiée au vivant, au Canada, approche. Des ONG estiment qu’Emmanuel Macron devrait être à Montréal plutôt qu’au Mondial de foot au Qatar, et regrettent que la France soit un frein plus qu’un moteur dans la protection de la biodiversité. Un exemple : financer un nouveau fonds pour préserver la biodiversité ? Pour Emmanuel Macron, c’est non — et même « une ligne rouge » à ne pas franchir. C’est du moins ce qu’assure le directeur des campagnes de l’association Avaaz, qui aurait eu accès à une lettre envoyée par le chef de l’État à la présidente de la Commission européenne. Dans une série de tweets, le militant explique que la France tenterait, en privé, de bloquer tout compromis, d’empêcher l’Union européenne de « construire des ponts avec les pays émergents » et demande « un leadership sincère » de l’Hexagone.

Il n’y a pas de lettre, assure au téléphone le service communication de l’Élysée, qui tempère : « Il n’y a pas de “ligne rouge”. » Alors, la France est-elle favorable à la création de ce fonds, qui permettrait au Nord de payer pour les destructions de la biodiversité dont il est responsable dans le Sud ? Pas vraiment. « Est-ce qu’il serait utile ? » botte en touche le palais, qui rappelle l’existence du Fonds mondial pour l’environnement qui a distribué près de 8,6 milliards de dollars (8,1 milliards d’euros) de subventions depuis 1991. « On peut comprendre pourquoi la France ne veut pas multiplier les nouveaux fonds ad hoc, réagit un acteur familier des COP. Ce qui lui est reproché, c’est de ne pas montrer de flexibilité sur le projet. »

Les militants demandent « un leadership sincère » de la France

Pour l’instant, rien n’est tranché. Les pays qui estiment devoir recevoir de l’argent de ce fond, comme le Brésil ou l’Indonésie, demandent au Nord des subventions d’au moins 100 milliards de dollars par an (94 milliards d’euros), ou 1 % du PIB mondial jusqu’en 2030. La France et l’Union européenne ne sont pas les seules craintives. Cité par l’AFP, le ministre de l’Environnement du Canada, Steven Guilbeault, estime que créer un nouveau fonds pourrait « prendre des années ».

Dans la nuit du 13 au 14 décembre, des délégués des pays du Sud ont claqué la porte d’une réunion, « à la recherche d’un espace où l’on comprendra mieux leurs besoins », selon Réseau Action Climat Canada, une association présente…

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Auteur: Reporterre