Biodiversité : le marchandage commence en Chine

C’est une « COP » dont on parle peu. Elle peut pourtant être comparée, en termes d’importance pour la biodiversité, à l’Accord de Paris pour le climat. Lundi 11 octobre, la quinzième “Conférence des parties” de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (COP15) s’est ouverte à Kunming, en Chine. L’objectif des 196 membres : adopter un nouveau cadre d’action pour la sauvegarde de la biodiversité. Les résolutions adoptées au terme de ces négociations, qui devraient s’achever au printemps 2022, feront office de feuille de route pour les dix prochaines années.

L’enjeu est de taille : le dernier rapport d’évaluation mondiale sur la biodiversité et les services écosystémiques montre qu’un million d’espèces animales et végétales — plus d’une sur huit — risquent de disparaître au cours des prochaines décennies. Ce document de 1 500 pages, élaboré pendant trois ans grâce aux contributions de 450 experts, compile des chiffres plus accablants les uns que les autres. Au cours des cinq dernières décennies, la biomasse des animaux sauvages a diminué de 82 %. 40 % des espèces d’amphibiens, 33 % des récifs coralliens et un tiers des mammifères marins sont menacés d’extinction. 75 % du milieu terrestre est aujourd’hui « sévèrement altéré » par les activités humaines. Le taux actuel d’extinction des espèces, conclut le rapport, est 10 à 100 fois supérieur à la moyenne des dix derniers millions d’années.

En France, la grenouille verte de Lessona est classée comme étant « quasi menacée » car elle fréquente des zones humides, en régression. Flickr / CC BY-NC-SA 2.0 / Tobias Nordhausen

Le but de cette COP est de définir des objectifs internationaux permettant de freiner au moins partiellement cette hécatombe. Le travail entamé cette semaine à Kunming n’est qu’une première étape. La COP15 ayant déjà été reportée deux fois en raison de la pandémie de Covid-19, l’idée de ce sommet automnal est avant tout de « relancer la dynamique politique », dit Juliette Landry, spécialiste de la gouvernance internationale de la biodiversité à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). Jusqu’au 15 octobre, seules des discussions virtuelles entre les représentants des États auront lieu. La reprise des négociations n’aura lieu qu’en janvier, en Suisse, avant l’adoption définitive du texte en mai.

« Les objectifs étaient ambitieux mais aucun d’entre eux n’a été…

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Auteur: Hortense Chauvin Reporterre