Biodiversité : le quinquennat perdu d'Emmanuel Macron

Vendredi 3 septembre, Emmanuel Macron inaugure le congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Ce raout sur la biodiversité se tiendra jusqu’au 11 septembre à Marseille et rassemblera des milliers de participants du monde entier, dont de nombreux décideurs. Sans aucun doute, le président de la République profitera de cette tribune pour vanter son action et se présenter une nouvelle fois comme « un champion de la Terre ».

Lors d’une conférence de presse, en amont de l’événement, ses conseillers à l’Élysée ont annoncé que le chef de l’État souhaitait y promouvoir « une relance verte qui s’appuie sur la nature » et que « la biodiversité avait été l’une des priorités de ce quinquennat ». En attendant son discours, les associations environnementales, elles, grincent déjà des dents tant le bilan de ces dernières années est pauvre. Sur la biodiversité comme sur le climat, la politique gouvernementale s’est contentée d’effets d’annonce et de beaux discours tout en refusant de s’attaquer aux causes structurelles qui ravagent le vivant : l’agriculture industrielle, l’urbanisation galopante ou encore la chasse intensive. Tout au long de son mandat, l’exécutif a également diminué le nombre de fonctionnaires engagés sur la biodiversité et détricoté le droit de l’environnement censé protéger les espèces en danger.

Une alouette des champs. L’espèce est en déclin continuel en France (-23 % entre 2001 et 2019). Flickr / CC BY-NC-ND 2.0 / Yann Brilland

« Le bilan est clairement négatif, confirme Arnaud Schwartz, le président de France Nature Environnement (FNE). L’exécutif n’a pas réussi à enrayer la disparition accélérée des espèces ni même à freiner son rythme ». La sixième extinction de masse sera bientôt une réalité dans notre pays : d’après les études de l’IPBES — le « Giec de la biodiversité » —, 15 % des orchidées, 14 % des mammifères, 24 % des reptiles, 23 % des amphibiens, 32 % des oiseaux nicheurs, 19 % des poissons et 28 % des crustacés d’eau douce sont menacés de disparition en France métropolitaine. En trente ans, 22 % des oiseaux communs et 38 % des chauves-souris ont également disparu selon les travaux du Muséum national d’histoire naturelle.

0,14 % du budget de l’État consacré à la biodiversité

Si des décisions positives ont été prises, notamment avec la création en 2020 d’une agence dédiée, l’Office français de la biodiversité (OFB), ou encore…

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Auteur: Gaspard d’Allens (Reporterre) Reporterre