Birmanie : grève générale contre répression militaire

 

Contrôle des hôpitaux, cavales syndicales, recherche de renforts internationaux… Au troisième jour de la grève générale, la population birmane, fortement mobilisée, livre une véritable bataille contre la junte militaire au pouvoir.

 

« Personne ne peut forcer les citoyens birmans à travailler. Nous ne sommes pas des esclaves de la junte, et nous ne le serons jamais », prévenaient 18 organisations syndicales du pays dans leur appel à la grève générale, dimanche 7 mars, un mois après le coup d’État militaire qui a eu lieu le 1er février.

 

De nombreux secteurs mobilisés

 

Alors que l’appel à la grève générale coïncidait avec la Journée Internationale des Droits des Femmes, les travailleuses de l’industrie textile du pays ont pris part par milliers aux manifestations contre le coup d’État.

Mais des vagues de grève ont également touché de nombreux secteurs du public comme du privé. Sept syndicats d’enseignants, dont la Fédération des enseignants du Myanmar, qui compte 100 000 membres, du primaire au supérieur, ont ainsi appelé à l’arrêt du travail. Les employés des administrations municipales et des ministères du Commerce, de l’électricité et de l’énergie, des transports et des communications, et de l’agriculture se sont joints aux actions de grève.

Selon un responsable des chemins de fer du Myanmar (MR), 99 % des employés des chemins de fer sont en grève. Les travailleurs en grève ont également mis à l’arrêt la Myanmar Oil and Gas Enterprise, la Myanmar National Airlines, les mines, les chantiers de construction, les usines de vêtements et les écoles, sous contrôle militaire.

 

Les syndicats : une menace pour la junte

 

Les autorités militaires birmanes ont conscience de la menace que représente la mobilisation syndicale contre leur coup d’État. Et ils répriment en conséquence. Le 24 février, la junte a publié des mandats d’arrêt contre 8 dirigeants syndicaux de premier plan. Le 26, lors d’une intervention télévisuelle, elle a annoncé que la plupart des organisations syndicales du pays étaient désormais illégales et que leurs membres s’exposaient à une répression policière et judiciaire s’ils continuaient leurs activités prodémocratie.

« Tant que la junte sera au pouvoir dans ce pays, il n’y aura aucun droit pour les travailleurs. », a ainsi déclaré au journal ArabNews Daw Moe Sandar Myint, de la FGWM, le principal syndicat des ouvriers du textile. La représentante syndicale est en cavale depuis le 6 février, date à laquelle…

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Auteur: Anaïs Sidhoum