Blocage, désarmement… À la Zad, deux jours de réflexion sur les luttes

Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), reportage

C’est la fin de l’été sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes. L’air est déjà frais malgré les rayons de soleil qui réchauffent un peu la salle de l’Ambazada. Une flopée de guêpes tourbillonnent autour du beurre déposé sur la table du petit-déjeuner, quelques-unes se noient dans une tasse de café abandonnée par les militants. Une petite centaine de personnes se sont réunies ici, du 25 au 27 août, pour dresser le bilan de la première saison des « soulèvements de la terre ». L’enjeu de cette campagne lancée en mars 2021 ? Rassembler les luttes locales, les jeunes du mouvement climat, les autonomes et les syndicats paysans afin d’organiser des actions de désobéissance civile contre les industries polluantes, responsables du bétonnage et de la disparition des terres agricoles.

Un pari hasardeux — vu la diversité des pratiques politiques de chacun — mais, in fine, réussi. Les actions se sont multipliées : à Besançon (Doubs) pour défendre les jardins ouvriers des Vaîtes, à Rennes (Ille-et-Vilaine) contre l’agrandissement du stade de foot, au Puy-en-Velay (Haute-Loire) contre le projet de déviation de la RN88, ou encore à Saint-Colomban (Loire-Atlantique) contre l’extension des carrières de sable, et enfin, au nord de Paris, pour bloquer l’industrie du béton.

Après une journée intense d’échanges et de débats, petite partie de volley sur le champ à côté de l’Amazada. © Laury-Anne Cholez/Reporterre

« Les « soulèvements » nous ont redonné de l’élan. On a réussi à mobiliser huit cents personnes, c’est beaucoup, surtout face à une mairie écolo », raconte un membre de la lutte à Besançon. Dans le département de Haute-Loire, dont la région est sous la coupe de Laurent Wauquiez, les rassemblements contre le projet de déviation de la RN88 ont fait un grand effet. « Les gens du coin ont halluciné car ils n’ont pas du tout l’habitude de ce genre de choses », explique une militante. En revanche, le blocage des cimenteries dans le port de Gennevilliers au nord de Paris a suscité beaucoup de débats. En effet, des activistes non identifiables ont déchiré des sacs de béton, ensablé le réservoir de certaines machines et sectionné divers câbles électriques. Ils espéraient ainsi retarder la reprise du travail après l’occupation de la journée. Des actes revendiqués a posteriori dans une vidéo. Si des membres d’Extinction Rebellion approuvent cette évolution, certains se sont sentis piégés par des…

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Auteur: Laury-Anne Cholez (Reporterre) Reporterre